Le plus grand, le plus sûr, le plus puissant, le plus rapide... Pendant ses longues années de navigation, le paquebot France aura eu droit à tous les superlatifs. Mais, avec un total de 132 artistes qui participèrent à ses aménagements intérieurs et sa décoration, il est aussi et surtout connu pour avoir été "le plus beau". Une facette qui a d'ailleurs poussé de nombreux chasseurs de trésors à s'intéresser à lui lorsque son démantèlement a commencé. Pendant deux ans, "les acquéreurs de tous bords et de toutes nationalités" ont tenté de négocier le rachat des objets d'art qu'il contenait mais tous se sont heurtés au refus de son actuel propriétaire, un homme d'affaire redoutable. Tous... Sauf un ! Jacques Dworczak, un passionné d'antiquités, sans doute parce qu'il était "le plus obstiné" a finalement pu faire l'acquisition de ce patrimoine maritime. "Je m'étais promis de rapatrier le plus beau paquebot du monde sur la plus belle avenue du monde et, c'est ce que j'ai fait !", confie-t-il plein de fierté à Maison à part.

Leleu, Brayer, Vuillermoz et les autres

Depuis le 23 janvier, le "nez" du paquebot, une pièce haute de 3,51 m et pesant plus de 4 tonnes, trône dans la cour de l'hôtel Marcel Dassault, à quelques mètres du Rond-Point des Champs-Elysées. La maison de ventes Artcurial l'y expose le temps de procéder la dispersion des 500 objets trouvés dans le France. Ces derniers ont été classés en deux catégories. D'une part, ceux qui décorèrent le France et, de l'autre, le Norway, nom sous lequel fut rebaptisé le paquebot en 1979. "Pour le France, les décorateurs avaient été contraints d'utiliser des matériaux légers et non inflammables, explique Jacques Dworczak. Il en résulte des meubles à l'esthétique innovante mélangeant tissus synthétiques, plastique, aluminium et surfaces polies".   Un exemple du style "France" ? Pour Jacques Dworczak, l'objet le plus emblématique est sans conteste le guéridon de Jules Leleu. Réalisée en aluminium, laiton et verre églomisé, la pièce est estimée entre 70.000 € et 80.000 €. Mais, le catalogue contient d'autres très belles pièces : les rampes d'escalier provenant de la grande descente première classe conçues par le décorateur Batistin Spade ou encore une gravure réalisée par Claude Hertenberger pour la grande salle à manger.

Du France au Norway

A côté des ces oeuvres exceptionnelles, d'autres lots plus modestes seront également mis en vente : des hublots en laiton (estimation 600/700€), des lampes de coursives (entre 200 et 400 € selon les modèles), des phares de recherches (estimation 600/700€) et même des morceaux de cheminées ! Des pièces anodines qui contiennent pourtant une véritable mine d'informations : "on peut encore y découvrir les couches de peintures qu'a successivement connu le paquebot", commente Jacques Dworczak. Un tour d'horizon qui ne serait pas complet sans les objets conçus dans les années 80 pour le Norway : affiches dans le style art-déco, des sièges, tabourets de bar, tables et luminaires... Consciente de l'attrait suscité par les paquebots auprès du grand public, la maison de vente a pris soin de recréer l'ambiance des cabines dans les salons de l'hôtel. Les décors devraient être visibles quatre jours avant le début des ventes aux enchères. Pour découvrir quelques uns des lots mis en vente les 8 et 9 février prochains, cliquez sur suivant. Vente aux enchères Artcurial - Le paquebot France / Norway

Les 8 et 9 février à 14h30

Hôtel Marcel Dassaul

7 Rond-Point des champs Elysées

Renseignements : www.artcurial.com