La révolution béton

    Publié le 19 décembre 2006 par Pauline Polgar
    bibliotheque danseuse passaniti beton
    bibliotheque danseuse passaniti beton © fp-dr
    De ses formes primaires dans l'Antiquité à sa haute performance aujourd'hui, le béton a connu une histoire agitée. Longtemps mal-aimé, il renoue désormais avec le succès en investissant le domaine de la décoration intérieure.
    Le Colisée, le Pont du Gard, le Panthéon... autant d'ouvrages monumentaux qui témoignent de la naissance du béton dans sa forme primitive : un alliage de chaux, de pierrailles et de sable. Mais cette recette se perd au cours du temps pour ne réapparaître qu'au début du XIXe siècle, lorsque Louis Vicat, un jeune ingénieur français, découvre le ciment artificiel en 1818. Une découverte qui fait du béton un matériau jeune par rapport à ses rivaux comme l'acier. Le parpaing, substitut à la vraie pierre, fait son entrée en 1825 grâce à François Coignet, qui y introduit par la suite des fers profilés. Le béton armé s'annonce...François Hennebique le conçoit en 1892 en introduisant dans le mélange un système d'armatures en fers ronds, avec lequel il construit en 1899 un immeuble rue Danton à Paris.
    Dès le début du XXe siècle le béton devient le matériau incontournable du bâtiment : les architectes rivalisent de créativité. Mais à l'après-guerre tout change : pour la conscience collective, le béton reste essentiellement gris, triste et froid, à l'origine des tours sans âme de l'architecture de cette époque et des premiers HLM des années 60. Constructions rapides, efficaces mais austères.

    Le béton léger !

    Revanche du destin pour les uns, véritable révolution pour les autres, le béton revient en force aujourd'hui pour envahir notre quotidien dans des formes nouvelles, légères, épurées ou colorées, voire translucides ! Grâce à l'industrie chimique, les techniques de résistance et de prise s'améliorent sans cesse et le béton se décline de mille et une façons selon sa destination.
    Les bétons à ultra haute performance par exemple, se caractérisent par leur finesse : les granulats qui le composent, de l'ordre du micron, s'allient parfaitement avec l'eau, justement dosée. Au final, toutes les audaces sont possibles. Des formes hallucinantes de légèreté et de complexité apparaissent. C'est l'exemple du Ductal® , d'une résistance 6 à 8 fois supérieure à celle du béton traditionnel et au sein duquel l'armature en acier a laissé sa place à des fibres organiques ou métalliques.
    « Le béton s'efface ; il devient geste »
    Des murs, le béton trouve aujourd'hui sa place dans toute la maison, du sol au mobilier. Et devient Art à part entière. Selon l'architecte Rudy Ricciotti, cité lors de l'exposition « Bétons : étonnez-vous ! » du Musée des Arts et Métiers à Paris, fin 2006, « le béton s'efface ; il devient geste ».
    Lisse, ciré, imprimé, sculpté... Rouge, jaune, bariolé, vert acidulé ou encore translucide, le béton ose tout. Table, bibliothèque, vide poche, support photographique, bijou...et même parfum ! Depuis une dizaine d'années, les designers comme les artistes se sont emparés du béton comme un matériau noble et beau, à la pointe de la modernité. Cf. diaporama
    La révolution béton
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