Elle a dépassé le cap des 100 ans et pourtant elle n'a pas pris une ride. Si la Lampe Berger affiche une telle longévité, c'est sans doute parce qu'elle a su évoluer avec son temps. Sur le plan technique d'abord, si le principe du "diffuseur à catalyse", qui permet de purifier l'air par oxydation, est resté, il n'a eu de cesse d'être perfectionné. C'est Maurice Berger, un préparateur en pharmacien, qui en 1898 a eu le premier l'idée de l'intégrer à une lampe pour assainir les chambres d'hôpitaux. Aujourd'hui encore, toutes les lampes fonctionnent grâce à la catalyse, une combustion sans flamme ni fumée qui consiste à faire entrer en contact un catalyseur solide (ici un métal, le platine) présent sur la périphérie du brûleur avec des réactifs en phase liquide. "C'est le support céramique équipé du catalyseur ou brûleur catalytique qui va permettre les opérations d'assainissement de l'air intérieur et de destruction des odeurs", précise-t-on sur le site Internet Lampe Berger. Le fonctionnement de la lampe est donc extrêmement simple : il suffit de la remplir de parfum, d'allumer et de laisser brûler la flamme pendant deux minutes, avant de l'éteindre. C'est seulement à ce moment que la combustion démarre. Pour l'arrêter, il faut remettre "l'éteignoir" sur le brûleur.  Une collection de 50 parfums Utilisée dans un premier temps uniquement pour purifier l'air, la lampe se met, à partir de 1930, à diffuser du parfum. Une petite révolution qui nécessite la création d'un laboratoire interne de recherches dont la mission est notamment d'élaborer des "notes olfactives" stabilisées de manière à ce que le parfum ne s'altère pas après avoir été brûlé. "Nous les avons rendues plus fines, plus délicates subtilement présentes, sans être entêtantes", se félicitait-on chez Lampe Berger en 2008 à l'occasion des 110 ans de la lampe. Un travail de longue haleine puisqu'il faut compter environ deux ans entre la conception d'une nouvelle fragrance et sa mise sur le marché. Grâce à sa seule usine de Bourgtheroulde, en Normandie, l'entreprise est capable de produire jusqu'à 20 millions de litres de parfums. Chaque année, cinq nouveaux parfums sont introduits sur le marché, ce qui porte à 50 le nombre de parfums de maison édités à ce jour. Des fragrances qui, comme les lampes, s'exportent dans le monde entier : en Europe, aux Etats-Unis, au Canda ou encore au Moyen-Orient.  Support d'expression artistique Outre ces apports techniques, l'un des points forts de la marque est également avoir su faire évoluer ses produits sur le plan esthétique. Depuis ses débuts, l'entreprise s'est en effet tournée vers des designers de renoms ou de grandes manufactures telles que Baccarat ou Lalique à qui elle a confié la mission de relooker la lampe. Un partenariat de longue date qui a aboutit à la création d'une collection, Les Editions d'Art, contenant de véritables chefs-d'œuvre en cristal, en porcelaine ou en acier. Chez Lampe Berger, on indique y retrouver "la patte d'Emile Gallé, des exemplaires des périodes coloniales, des modèles de Longwy, en cristal de couleur Saint-Louis, un rare Bleu de Sèvres, des montures ornées de bronze, un motif de violettes signé Camille Tharaud ou ces étranges Véga en bambou de 1976... jusqu'à cette pièce estampillée du sculpteur Arman". Plus récemment, la collection s'est enrichie de la lampe Cocotte de Chantal Thomass, par exemple, de la Disco King de Jean-Charles de CastelBajac ou encore de la Fifi, une boule en porcelaine surmontée d'un singe en bronze signée Hilton McConnico. Un produit qui parfume, qui assainit l'air et qui, en prime, décore... Pas étonnant que Colette, Cocteau et Picasso l'aient adopté ! Pour avoir un aperçu des lampes, les modèles classiques ou les éditions d'art, cliquez sur suivant.