Des tableaux, des boites, des sacs, des bijoux, des rideaux, des tentures... Thea de Lange n'était pas destinée au départ à créer ces objets en textile. Son premier métier consistait à faire des recherches dans un laboratoire aux Pays-Bas. Pourtant, lors d'un voyage en France elle découvre la peinture sur soie. Sensibilisée par sa mère qui travaillait le textile, elle y prend goût et décide de suivre une formation aux Beaux Arts dans son pays d'origine. Elle explore d'autres supports comme la céramique et le bois. Mais sa grande découverte se fit lors d'un stage avec un artiste travaillant le feutre. Cette matière spéciale la fascine et elle commence à l'intégrer à la soie. De retour en France, elle devient une pionnière puisque le feutre est à l'époque très peu connu. "Au début, je faisais des démonstration de ce que l'on pouvait faire avec le feutre et beaucoup de personnes étaient intriguées. Elles me demandaient quelle était cette technique pour travailler la laine", explique Thea de Lange. Pour faire du feutre, pas de colle ni de produits chimique, la laine est seulement travaillée avec de l'eau tiède et du savon. Mais la partie la plus dure vient quand il faut travailler le feutre lui-même. "Pour créer mes boites rondes "coquillages" j'utilise un moule plat. Les formes, je les crée à la force de mes bras. C'est un travail très physique", confie la créatrice. Mais modeler le feutre a également des vertus bénéfiques. La designer a en effet fait découvrir son métier à des enfants et des personnes âgées : "travailler avec eux de la laine, de l'eau et du savon et une véritable découverte et une source de création. Les personnes âgées, quant à elles, font travailler leurs doigts et leurs mains permettant d'entretenir et d'améliorer leur dextérité". Elle confie même qu'elle a permis à des handicapés mentaux de s'exprimer en leur apprenant à manipuler le feutre. Nature et architecture  Aujourd'hui, la créatrice confectionne deux sortes d'objets bien distincts : d'un côté ce qui est accessoires et bijoux, de l'autre, des projets à grande échelle. Récemment, le Centre expérimental des métiers d'art de Nontron en Dordogne lui a commandé une œuvre pour un mur de 12m². Ces projets à grandes dimensions, la créatrice les adorent. Elle choisi des motifs souvent très simples et épurés. "Mon inspiration vient souvent de la nature mais aussi beaucoup de l'architecture romane et contemporaine. J'aime leur simplicité et leur pureté", révèle la designer. Mais le feutre n'est pas son seul support de travail. Elle expérimente également d'autres tissus seuls ou mélangés et intègre même du bois à certains objets. Une matière spéciale a fait son apparition dans ses collections : le Tyvek®. Ce matériau non tissé est utilisé à l'origine pour créer des combinaisons jetables étanches et même des enveloppes indéchirables. Thea de Lange l'intègre dans ses créations en le peignant et en le transformant grâce à la chaleur. "Le plus important pour moi est de créer des formes. J'aime y réfléchir puis transformer les matières pour arriver à créer l'objet désiré", conclut la créatrice. Elle est depuis 2003 un membre actif des Ateliers d'Art de France qui définissent son travaille comme un "jeu de transparence et densité". Pour découvrir quelques objets, cliquez sur suivant. Exposition textile

Thea de Lange a exposé ses œuvres avec 10 autres créatrices textile lors de l'événement "Exploratrices, 11 itinéraires au cœur du textile" à l'espace Beaurepaire à Paris. Pour plus d'informations : www.exploratrices.blogspot.com et pour entrer en contact avec Thea de Lange : theadelange@orange.fr