Festival d'inventivité pour la porcelaine d'Haviland

    Publié le 10 juin 2013 par Valentin Boudonnet
    Les Designer's Days offrent chaque année aux visiteurs une farandole d'expositions et d'événements autour du design dans la capitale, mais ce sont aussi l'occasion de belles rencontres. Exemple avec la collaboration entre les étudiants de l'Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs et la Manufacture de porcelaine Haviland. Les pièces qui résultent de ce mariage fertile ont été présentées au Lieu du Design la semaine dernière. Retour sur cette exposition.
    "La valeur n'attend point le nombre des années". Une citation éculée, tirée du Cid de Corneille, et qui, pourtant, convient à merveille à l'exposition "Innovation & Savoir-faire" organisée au Lieu du Design, à Paris.
    En effet, les créations présentées ont toutes imaginées par des jeunes plein d'imagination : les élèves de l'Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs (ENSAD). Ces derniers ont eu la chance d'apprendre et d'expérimenter au quotidien, pendant plusieurs mois l'art de la porcelaine avec des professionnels de la manufacture Haviland.

    Jouer avec les traditions de la céramique

    Lorsque l'on pense à la porcelaine de Limoges, les premières images qui viennent en tête sont celles de la vaisselle, presque "sacrée" que l'on se transmet de génération en génération ou encore de pièces sans le moindre défaut esthétique. La force des créations des élèves de 3ème année est d'avoir "dynamité" ces conventions, ces images d'Epinal qui figeaient la porcelaine dans une représentation presque élitiste.
    La porcelaine est ce que l'on veut en faire. Un leitmotiv qui anime toute l'exposition, porteuse d'un regard neuf sur ce matériau réservé le plus souvent aux arts de la table. En témoigne, par exemple, cette urne funéraire noire imaginée par Clara Rivière. Pensée avant tout comme un objet pratique (elle peut accueillir une bougie) pour rendre hommage au disparu, cette urne offre une esthétique unique sans pour autant sombrer dans une extravagance qui serait déplacée.
    Et lorsque la porcelaine assume ses racines et son utilisation "alimentaire", ce n'est que pour mieux détourner les codes et figures imposées par la profession. Ainsi, "La fabrique du défaut" de Théo Cazaubon, collection de tasses, vases et autres saladiers, sublime ce que tous les artisans essayent de faire disparaître : le défaut de fabrication. Une tasse ébréchée, un vase gardant l'empreinte maculée d'encre de son créateur, ces erreurs qui n'en sont pas confèrent à cette collection une originalité qui va au-delà de la pure décoration.
    Découvrez un aperçu des pièces exposées en pages suivantes
    Festival d'inventivité pour la porcelaine d'Haviland

    La fabrique du défaut (Théo Cazaubon)

    Ecole des Arts Déco workshop Haviland
    Ecole des Arts Déco workshop Haviland © Ecole des Arts Déco workshop Haviland
    La fabrique du défaut (Théo Cazaubon)
    "La valeur d'un produit de luxe passe par la qualité de sa réalisation et de sa finition. A chaque étape, on veille à éviter ou à supprimer les défauts de fabrication pour que la pièce soit parfaite (coulure, déformation, craquelure) Mon postulat de départ est qu'un défaut apprivoisé n'en est plus un. L'enjeu est donc de transformer et de transcender l'imperfection, de valoriser son expressivité, de valoriser son expressivité dans ce qu'elle porte d'intrinsèquement humain."
    La fabrique du défaut (Théo Cazaubon)

    L'art de la table mis en lumière (Gautier Mallet)

    L'art de la table mis en lumière (Gautier Mallet) - Ecole des Arts Déco workshop Haviland
    L'art de la table mis en lumière (Gautier Mallet) - Ecole des Arts Déco workshop Haviland © Ecole des Arts Déco workshop Haviland
    L'art de la table mis en lumière (Gautier Mallet)
    "J'ai réinvesti un certain nombre de formes traditionnelles de la maison en les assemblant les unes aux autres. Cet agencement permet de mettre en avant certaines formes emblématiques pour créer un luminaire. Le décor consiste en une présentation du processus décoratif développé par l'entreprise. Ce luminaire est destiné à devenir un objet signal, un objet totem, qui fait directement référence et écho à l'identité de la manufacture de porcelaine."
    L'art de la table mis en lumière (Gautier Mallet)

    Memoriae (Clara Rivière)

    Memoriae (Clara Rivière)  - Ecole des Arts Déco workshop Haviland
    Memoriae (Clara Rivière) - Ecole des Arts Déco workshop Haviland © Ecole des Arts Déco workshop Haviland
    Memoriae (Clara Rivière)
    "L'urne funéraire reste un objet bien trop souvent négligé. La recherche a donc porté sur al volonté de se ré approprier l'objet par des rituels : ainsi, le bouchon permet-il d'accueillir une bougie et de maintenir en place des disques souvenirs, que l'on peut conserver une fois l'urne abritée dans un columbarium. Dans un monde toujours plus dématérialisé, l'urne concrétise le souvenir de l'absent et nous réconforte d'avoir pu rendre hommage au disparu."
    Memoriae (Clara Rivière)

    Vue d'ensemble des pièces exposées - à gauche

    Ecole des Arts Déco workshop Haviland
    Ecole des Arts Déco workshop Haviland © Ecole des Arts Déco workshop Haviland
    Vue d'ensemble des pièces exposées - à gauche

    Vue d'ensemble des pièces exposées - à droite

    Vue d'ensemble des pièces exposées - à droite - Ecole des Arts Déco workshop Haviland
    Vue d'ensemble des pièces exposées - à droite - Ecole des Arts Déco workshop Haviland © Ecole des Arts Déco workshop Haviland
    Vue d'ensemble des pièces exposées - à droite

    Vue d'ensemble des pièces exposées - en face

    Vue d'ensemble des pièces exposées - en face - Ecole des Arts Déco workshop Haviland
    Vue d'ensemble des pièces exposées - en face - Ecole des Arts Déco workshop Haviland © Ecole des Arts Déco workshop Haviland
    Vue d'ensemble des pièces exposées - en face
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