En vitrine, des scènes de la vie parisienne signées de l'illustrateur de mode Hyppolite Romain, derrière lesquelles se cachent deux alcôves insolites, clins d'œil aux années 30, qui se font écho de part et d'autre de l'entrée. Dans l'une, un immense escarpin-méridienne inspiré d'Elsa Schiaparelli, apporte une touche humoristique et glamour. En face, un secrétaire brodé de fleurs en bouton de jais rappelant Coco Chanel, accueille la réception. Un subtil jeu de miroirs donne vie au défilé imaginaire d'Hyppolite Romain, le tout dans un univers teinté de rose et noir. Dès l'entrée, le ton du nouvel hôtel des Jardins de la villa, est ainsi donné. "Avec cet hôtel, explique Anne-Marie Morrongiello, propriétaire de la petite chaîne Ad Hotels, nous avons voulu rendre hommage au Paris capitale de la mode et des arts." Elle a présenté son projet au duo d'architectes d'intérieur Marc Hertrich et Nicolas Adnet, qui avait déjà réalisé pour elle l'Eastwest à Genève. Et le pari est réussi ! Situé à quelques pas de l'agitation de la porte Maillot, les Jardins de la Villa offre, avec sa trentaine de chambres, un univers feutré et élégant, "une bulle protectrice" luxueuse, pour les visiteurs de passage dans la capitale. Un hôtel qui ne s'adresse pas qu'aux touristes, mais aussi aux hommes et femmes d'affaires, qui trouvent là un point de chute loin de ceux, impersonnels, auxquels ils peuvent être habitués. Car chaque détail est en effet étudié avec soin par la propriétaire des lieux, afin que le séjour se fasse dans un esprit "maison d'hôtes".  Art, Nature et couture "C'est tout Anne-Marie, précise Nicolas Adnet, un investissement de chaque instant, sur tous les détails, pour faire de ses hôtels des lieux de vie." Cela passera par les directives générales sur les ambiances désirées, mais aussi par la chine des objets de décoration et des livres de la bibliothèque, le choix des boissons du bar dans les chambres (dans lesquels les clients trouveront également une machine à café et thé Nespresso mise à leur disposition), ou encore la forme en gant de cuir du petit panneau à accrocher à la porte lorsque l'on ne veut pas être dérangé ! Le choix est sûr, le goût certain. "L'œuvre d'art accrochée au mur ou le livre de la bibliothèque doit non seulement être de qualité, mais aussi avoir sens pour ce lieu" justifie la propriétaire. Tout un symbole donc, ces deux œuvres d'art se faisant face, dans le salon contigu au jardin d'hiver : une gouache de Raoul Duffy "Roses rouges", réalisée comme projet de tissu pour les soieries Bianchini-Férier dialoguant avec une photographie "Lacroix", de la série New York Times Couture d'Erwin Olaf... une conversation entre l'Art, la Nature et la Couture, présente dans tout l'hôtel. Nicolas Adnet et Marc Hertrich, ont parfaitement compris les attentes et les envies d'Anne-Marie Morrongiello. "L'idée est de parvenir à la synergie complète entre l'atmosphère, la décoration et le service", nous explique le premier.

Brise poétique

Pour créer l'écrin voulu par la propriétaire, le duo d'architectes d'intérieur a fait souffler un vent surréaliste dans toutes les pièces : les objets trouvent de nouveaux usages inattendus, comme ces lampadaires-mannequins des couloirs ; la Nature s'installe dans le jardin d'hiver - dont le toit s'ouvre à la belle saison - par le biais d'un lierre vivace chromé ; le patio pensé tel un "salon d'essayage" met en scène des mannequins végétalisés, se reflétant dans le miroir "sorcière" de la fontaine... Tandis que la brise devient romantique dans les chambres, dont les têtes de lit de cuir, symbolisent une envolée de fleurs. Avec ses petits espaces insolites, ce cocon surréaliste et chic qu'est l'hôtel des Jardins de la villa possède un charme sans pareil, à découvrir. Pour une visite en images de l'hôtel, cliquez sur suivant.

Les Jardins de la Villa

5 rue Bélidor - 75017 Paris T. 01.53.81.01.10 Prix public indicatif : de 290 euros à 480 euros la nuit