Belle étoile - Olivia Putman
MAP : Vous souvenez-vous de votre toute première création ?
O. P. : Je me souviens de nombreuses créations, mais l'un des grands moments de ma carrière fut lorsque j'ai remporté le concours Nespresso, il y a quatre ans. Ce fut, si je puis dire, une grande prouesse psychologique, car des gens immensément talentueux participaient à ce concours ! Je l'ai gagné en créant un ensemble tasse et sous-tasse extrêmement simple et ergonomique.
MAP : Y a-t-il eu une rencontre déterminante dans votre carrière ?
O. P. : Les artistes que j'ai eu la chance de rencontrer dans ma vie m'ont beaucoup inspirée, notamment Jean-Michel Basquiat, c'est une rencontre qui me nourrit encore aujourd'hui car j'admire sa liberté. Je me souviens d'un jour où il avait renversé une bouteille d'encre rouge sur l'un de ses dessins. N'importe qui, dans ce cas, aurait déchiré le dessin, lui, l'a gardé et en a fait une œuvre extraordinaire. Cette liberté-là, c'est fabuleux.
O. P. : Ma mission est de créer des objets ayant une fonction et destinés à accompagner les gens dans leur quotidien. Je désire, à travers mon métier, apporter à ces objets un petit supplément d'âme pour que les gens aient plaisir à boire leur café le matin dans une jolie tasse ou à s'asseoir sur une jolie chaise.
Les tasses
Nespresso, dont je suis très fière, coûte 16 € la paire, des verres que j'ai également dessinés pour la même marque sont au prix de 20 € les quatre.
Pour moi, le design doit faire partie du quotidien des gens, ma mère avait d'ailleurs ouvert cette porte mais elle a été très vite classée très chic, et ce, malgré elle car elle a beaucoup revendiqué le fait d'avoir travaillé pour le magasin populaire Prisunic en 1968. La salle de bains de l'hôtel Morgans (ndlr : un hôtel de luxe réalisé à New-York en 1984), qui est encore aujourd'hui emblématique de notre travail, a été réalisée avec du carrelage 10 X 10 cm que l'on trouve à 15 € le m2 au magasin BHV. J'aspire à démocratiser le design, je pense que le luxe n'est pas dans le prix d'une pièce mais dans le plaisir qu'ont les gens à l'avoir chez soi.
MAP : Y a-t-il un métier que vous auriez aimé faire si ce n'était celui de designer ?
O. P. : J'aurais aimé faire de l'immobilier ! J'adore les maisons, elles me font rêver et j'aimerais en avoir 25 ! Je regarde d'ailleurs souvent les petites annonces immobilières, juste comme ça, pour le plaisir !
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