La Dorothy's Galerie réunit jusqu'au 2 mars des artistes qui ont une manière particulière de s'approprier la matière : ils la découpent et la percent. Un travail singulier qui ne laisse pas indifférent. Surprise, émerveillement et étonnement sont au rendez-vous.
Couper, percer, découper, coller… Telles sont les spécialités des artistes qui exposent jusqu'au 2 mars à la Dorothy's Galerie. Qu'ils soient
peintres, sculpteurs ou photographes, tous mettent en œuvre une technique complexe pour élaborer leurs œuvres, avec le détournement et la récupération comme toiles de fond. Deux notions, qui comme l'explique Dorothy Polley, responsable de la Galerie, sont particulièrement appréciées par les artistes toutes générations confondues.
"La récupération est la nouvelle thématique artistique marquante de ces dernières années. Elle inspire aussi bien les jeunes artistes que les plus confirmés. Grâce à eux, les objets de notre quotidien, auxquels on ne prête généralement pas attention, deviennent des œuvres d'art éternelles. Ils leur offrent en quelque sorte une seconde vie".
Des patchworks colorés Catherine Ursin - artiste © MAP
Catherine Ursin.
Des objets qui n'ont, aux yeux des néophytes, aucune valeur : vieux bidons d'huile, boîtes de conserve, toitures en zinc, capots de voiture… Reste aux artistes à sélectionner les parties récupérables, à les transformer et à les disposer de la manière qu'ils jugent la plus harmonieuse. Les œuvres finales s'apparentent à des patchworks colorés et incroyablement dynamiques dont le sens reste à découvrir pour les visiteurs.
"La matière porte en elle les traces de son passé. Ce sont ces marques, ses petits défauts qui m'inspirent et que je cherche à mettre en avant" confie Catherine Ursin. Cette dernière, tout comme l'artiste Régis-R dont le travail est d'ailleurs actuellement présenté à la galerie, est passée maître dans l'art de la récupération. Dans son univers, les ardoises de toiture servent de support pour accueillir des éléments en métal ou même, plus insolite, des ossements et des arêtes d'animaux… des œuvres qui, assure l'artiste, "n'ont rien de macabre".
Un combat avec la matière
Pour parvenir à dompter la matière brute, les artistes doivent impérativement acquérir une bonne dextérité dans l'utilisation de certains outils : ciseaux, grignoteuse à main - sorte de cisaille qui découpe sans déformer la tôle - ou électrique, machine électroportative qui découpe les tôles par poinçonnement … Des manipulations pas toujours évidentes à effectuer sur des panneaux de grandes dimensions :
"Le métal est une matière vivante. Il faut se battre avec elle pour en obtenir ce que l'on veut" confie Catherine Ursin. Un ressenti similaire chez l'artiste japonaise Kazuyo Yamamoto qui découpe avec minutie l'inox et le fer zingué. Entre ses mains, la matière s'aère, devient tellement légère que l'on peut l'assimiler à de la dentelle !
Kazuyo Yamamoto © MAP
Kazuyo Yamamoto.
Un travail propice à la réflexion
Et, à chaque fois, récupération rime avec réflexion. Dans le travail de Yazuko Yamamoto, par exemple, l'imagination du spectateur est sans cesse sollicitée :
"Je veux créer des images floues pour pousser le spectateur à puiser dans sa mémoire pour la compléter, l'enrichir et s'approprier une image de l'œuvre qui sera différente chez tout un chacun" explique-t-elle. Même chose chez Catherine Ursin qui en profite pour glisser des messages dans ses compositions : un tableau pour alerter de la disparition des anguilles dans les rivières, pour faire réagir sur la société de consommation ou pour insister sur l'importance de la diversité ethnique dans une classe… Un vrai jeu pour découvrir le message caché !
Découvrez quelques unes des oeuvres présentées à la galerie en cliquant sur suivant.
Découper, percer... et plus si affinités !
Classe 73 - Découper, percer... et plus si affinités !
Catherine Ursin - classe 73 © MAP
Classe 73 - Découper, percer... et plus si affinités !
Que toute les anguilles puissent rejoindre la mer...
Catherine Ursin - artiste © MAP
Que toute les anguilles puissent rejoindre la mer...
La chevaucheuse de crapaud
La chevaucheuse de crapaud - Catherine Ursin - artiste © MAP
La chevaucheuse de crapaud
Balle - Découper, percer... et plus si affinités !
Kazuyo Yamamoto - artiste © MAP
Balle - Découper, percer... et plus si affinités !
Cercle - Découper, percer... et plus si affinités !
Cercle - Kazuyo Yamamoto - artiste © MAP
Cercle - Découper, percer... et plus si affinités !
Détail cercle - Découper, percer... et plus si affinités !
Détail cercle - Kazuyo Yamamoto - artiste © MAP
Détail cercle - Découper, percer... et plus si affinités !
"Ordinary days" - Découper, percer... et plus si affinités !
"Ordinary days" - Kazuyo Yamamoto - artiste © MAP
"Ordinary days" - Découper, percer... et plus si affinités !
Cercle - Découper, percer... et plus si affinités !
Cercle - Kazuyo Yamamoto - artiste © MAP
Cercle - Découper, percer... et plus si affinités !
Flamme - Découper, percer... et plus si affinités !
Flamme - Kazuyo Yamamoto - artiste © MAP
Flamme - Découper, percer... et plus si affinités !
Exposition "Couper, Percer" - Dorothy's Gallery
27 rue Keller - 72011 Paris Du 8 février au 2 mars Vernissage la 8 février 2008 de 18 h à 21 heures Sont présentés : les luminaires en plastique de Régie-R, jeux d'ombres et de lumière avec les objets en inox de Kazuyo Yamamoto, tôles coupées et percées de Catherine Ursin, tableaux en zinc de Dominique Piveteaud. A voir également :Exposition « Rétrospective » - Dorothy's Gallery
Jusqu'au 2 mars 2008 La Dorothy'Gallery présente des talents émergents : Cyril Anguelidis, Catherine Ursin, Hitomi Kammai, Aliska Lahusen, Régis-R, L'Harmeroult, Kanda, Owen Kwon…