Dans son petit atelier de la rue Marcadet, situé dans le 18ème arrondissement de Paris, Mathilde Jonquière choisit avec soin ses petits morceaux de mosaïque, les martèle, et les assemble, formant des décors uniques. Rencontre avec une artisan/artiste passionnée par son métier...
Le déclic, Mathilde Jonquière l'a eu en lisant un article sur Pierre Mesguich. Les réalisations du mosaïste, de l'hôtel Browns de Londres à l'hôpital Raymond Najar à Beyrouth, en passant par le grand magasin parisien du Printemps, ont été une véritable révélation pour cette architecte d'intérieur, formée à l'école de design Camondo de Paris. Galet, verre, feuilles d'or... De nouveaux matériaux revisitaient cet art millénaire, l'intégrant avec bonheur dans des architectures contemporaines. Armée de son courage, elle contacte le mosaïste, obtient un stage, et y découvre les subtilités du dessin, sans se confronter toutefois au travail de la matière.
La mosaïque s'exporte à Dubaï
Mathilde Jonquière © MAP
Elle se met alors à son compte début 2000, et obtient ses premières commandes auprès de particuliers, décorant salles de bains, crédences de cuisines, terrasses extérieures... Parallèlement, elle expose au salon parisien Maison & objet des produits parés de mosaïque : table, totem, tableau, lampe... Un travail de détail, précieux et original, qui finit par attirer une clientèle fortunée, venue du Moyen-Orient. Dans la splendeur de Dubaï, elle réalise ainsi six plafonds dans une villa de luxe.
"Ce qui m'intéresse cependant, c'est garder le contact avec ma mosaïque. Ce n'était pas chose possible avec ces commandes". Retour à Paris donc, avec des projets
"visibles depuis la rue".
Un mur-matière
Depuis deux ans, c'est à l'hôtel Elaigon, boulevard Raspail, qu'elle mène un projet, portant aussi bien sur les salles de bains de ses 48 chambres que sur la façade extérieure de l'établissement. Une première pour la mosaïste, qui espère arrimer son travail au paysage urbain. Une invitation à colorer la ville, l'égayer par de grands panneaux de matières, fixés sur les façades des immeubles et des commerces. Son rêve le plus fou : réaliser un
"mur-matière" en béton incrusté de mosaïque, au lieu des traditionnelles fresques. En attendant, elle peaufine son art, en confrontant plusieurs matières entre elles: grès céram, gloss, pâte de verre italienne, miroirs... Mais ce qu'elle affectionne tout particulièrement, ce sont les ors de fabrication vénitienne, plus faciles à découper ! Sa technique, dite
"inversée", consiste à coller une par une les tesselles sur du papier kraft, que le poseur vient ensuite encoller sur la surface à décorer. Le dessin imaginé par Mathilde Jonquière, en collaboration étroite avec son client, se révèle alors, après la pose du ciment joint, parfois lui-même coloré. La récompense d'un travail patient, minutieux et créatif, une matière animée par les tesselles qu'elle se plaît à voir évoluer.
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Mathilde Jonquière - Dans le monde coloré de Mathilde Jonquière
Mathilde Jonquière dans son atelier parisien.
Mathilde Jonquière - Dans le monde coloré de Mathilde Jonquière
Mosaïques - Dans le monde coloré de Mathilde Jonquière
Mosaïques - Mathilde Jonquière © MAP
Mosaïques - Dans le monde coloré de Mathilde Jonquière
Détail décor - Dans le monde coloré de Mathilde Jonquière
Détail décor © Mathilde Jonquière
Détail décor - Dans le monde coloré de Mathilde Jonquière
Crédence cuisine - Dans le monde coloré de Mathilde Jonquière
Crédence cuisine - Mathilde Jonquière © Mathilde Jonquière
Crédence cuisine - Dans le monde coloré de Mathilde Jonquière
Crédence cuisine - Dans le monde coloré de Mathilde Jonquière
Crédence cuisine - Mathilde Jonquière © Mathilde Jonquière
Crédence cuisine - Dans le monde coloré de Mathilde Jonquière