Il y aura un avant-crise et un après-crise. Selon une étude* de l'Observatoire Cetelem, trois Français interrogés sur 4 disent en effet que la crise va "durablement changer leur façon de consommer". Mais attention, cela ne veut pas dire qu'ils vont consommer moins - en France, l'heure est à la stabilité - mais mieux. Au programme notamment : une alimentation plus saine, avec l'achat de produits plus respectueux de l'environnement comme les produits bio. D'après l'étude d'ailleurs, près de quatre Européens sur dix déclarent en consommer fréquemment. Les produits issus du commerce équitable, en revanche, qui restent plus chers que les autres produits, ne rencontrent pas le même engouement. "La conscience écologique du consommateur s'est indéniablement réveillée, note Cetelem. La consommation verte est un phénomène bien réel et plus seulement une déclaration d'intention". Une tendance qui se traduit en France notamment par l'utilisation de papier recyclé ou encore par la réalisation d'aménagements domestiques pour économiser l'énergie.

L'occasion a la cote

La crise favorise également l'essor des produits d'occasion vers lesquels désormais les Français n'hésitent plus à se tourner. En France, 50% des personnes interrogées déclarent ainsi avoir acheté des produits culturels d'occasion, viennent ensuite les voitures, les vêtements, les jouets et les meubles. "L'ère de la consommation boulimique, de la consommation frénétique, de la consommation du tout-jetable semble bien derrière nous", conclut Cetelem. Cette tendance a fait apparaître un nouveau type de consommateur : le "conso-vendeur". Au lieu de donner ou de jeter leurs vieux objets, les Français, aidés par l'outil Internet, préfèrent en effet désormais les revendre, développant ainsi la vente de particulier à particulier. L'argent récolté, des sommes faibles en général, est utilisé pour payer les dépenses de la vie courante ou mis sagement de côté.

Principe de précaution

Epargner, telle est d'ailleurs l'une des nouvelles priorités des Français pour l'année à venir. L'étude Cetelem montre en effet que désormais avec leur argent, les Français souhaitent appliquer le principe de précaution. Une volonté qui se traduit par une augmentation des intentions d'épargne qui passent en Europe du Sud de 22% en 2009 à 34% en 2010. Le phénomène est particulièrement flagrant en Russie puisque les intentions grimpent à 34% contre 22% l'année dernière. *Etude réalisée en décembre 2009 auprès de 8.000 personnes dans douze pays d'Europe. Pour découvrir en images les conclusions de l'étude de l'Observatoire Cetelem de la Consommation, cliquez sur suivant.