Camif : les clients lésés protestent

    Publié le 27 novembre 2008 par Céline Chahi
    Camif
    Camif © MAP
    Placée en liquidation judiciaire depuis le 27 octobre, la Camif Particuliers n'a pas honoré ses commandes en cours. Près de 20.000 clients réclament le remboursement des sommes versées ou la livraison de leurs achats. Une demande appuyée par l'Etat et deux associations de consommateurs.
    Ils ont passé commande, ont réglé leurs achats mais n'ont pas été livrés. Depuis, plus rien... C'est l'embarrassante situation dans laquelle se retrouvent actuellement les clients de la Camif Particuliers, société spécialisée dans la vente de mobilier et d'objets de décoration, dont l'activité commerciale a cessé le 27 octobre dernier. Comme la procédure judiciaire l'exige, les clients ont été priés, pour être remboursés, d'envoyer une déclaration de créance avant le 26 décembre à un liquidateur. Seulement voilà : comme avertit la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes, (DGCCRF), "les créances des clients ayant un niveau de priorité bas, leurs chances d'être remboursés sont très limitées".

    Des SOS sur un blog

    Inquiets et désemparés, les clients multiplient les démarches pour obtenir réparation. Le jour même de l'annonce de la liquidation, l'un d'entre eux a pris l'initiative de créer un blog. Baptisé SOS Camif, il regroupe déjà 4.600 clients pour un préjudice dont le montant total s'élève à cinq millions d'euros. C'est Xavier, le créateur du forum, qui a ouvert le bal des doléances. "8.060 € partis en fumée dans une cuisine dont je ne verrais jamais la couleur, se désole-t-il. Le paiement de la totalité de la somme a été exigé à la commande et encaissé de suite, le 15 octobre, alors que le bateau chavirait". Par l'intermédiaire de ce blog, les clients ont pu se mettre en relation avec E-litige.com, association de défense des consommateurs sur Internet. Plusieurs actions ont été entreprises par elle comme la mise en ligne d'informations sur les recours possibles ou encore la transmission d'un courrier au procureur de la République de Niort. A la lumière des éléments transmis, le magistrat a d'ailleurs décidé d'ouvrir une enquête préliminaire.

    L'Etat à la rescousse

    Certains clients ont préféré se tourner vers l'UFC-Que Choisir qui, relevant "des pratiques très préjudiciables pour les consommateurs", a décidé de porter plainte auprès du tribunal de Grande Instance de Niort. Une démarche en justice complétée par l'envoi d'une lettre à Luc Chatel, secrétaire d'Etat à la consommation pour lui réclamer "l'adoption de mesures spéciales". La réaction a été immédiate puisqu'une page récapitulant les démarches à entreprendre pour les clients a été ouverte sur le site Internet de la DGCCRF. Des informations sont également délivrées via un standard téléphonique, le 39 39. Le ministre a par ailleurs obtenu le remboursement des clients ayant payé après le 23 octobre (à condition que leur chèque n'ait pas été encaissé) et la livraison - moyennant un nouveau paiement des frais de transport par les clients - de 2.000 paquets bloqués chez deux transporteurs.
    Afin d'éviter qu'une telle affaire ne se reproduise, Luc Chatel a demandé à la Fédération des Entreprises de vente à distance (FEVAD) de réfléchir à des solutions pour "apporter aux consommateurs des garanties sur le bon déroulement de leurs actes d'achats". Plusieurs pistes ont déjà été évoquées comme "la mise en place de fonds de garantie", "de mécanismes d'assurance", "de règles de paiement à l'expédition du bien" voire même la création d'un label... En attendant, pour la grande majorité des clients lésés, la situation n'est toujours pas réglée.
    Plus d'informations :
    www.soscamif.blogspot.com
    www.e-litige.com
    www.dgccrf.bercy.gouv.fr
    www.quechoisir.org
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