Dans le cercle fermé des marchands d'art, on le surnomme le "PAD". Trois lettres pour designer un objet rare sur le marché ? Les initiales d'un designer ? Ou bien peut-être un riche collectionneur souhaitant garder l'anonymat ? Bien tenté mais... Pas du tout ! Il s'agit du Pavillon des Arts et du Design et, pour les galeristes de la place de Paris, c'est "le" rendez-vous à ne pas manquer. Une occasion unique de présenter aux collecteurs ou aux simples amateurs d'art leurs dernières acquisitions ou les fonds de leurs galeries : des pièces de design et d'art contemporain extrêmement rares dont la valeur atteint parfois des sommes astronomiques. L'événement, qui rassemble cette année 80 marchands dont une large majorité de Français mais également des Italiens, des Belges, des Hollandais et des Suédois, se déroule sous un chapiteau dressé en plein cœur du jardin des Tuileries, à Paris. A l'intérieur, ambiance chic et feutrée, stands à la décoration soignée, garnis d'objets design et d'œuvres d'art et, pour veiller sur eux, des galeristes sur leur 31.  L'Italie à l'honneur Tous les meubles présentés doivent être impeccables du coup, chaque matin, avant l'arrivée des visiteurs, les exposants se livrent à une petite opération de nettoyage. Quelques jours avant l'ouverture officielle du salon, les membres de la galerie Le Studio, spécialisée dans le mobilier d'architectes du XXe siècle, sont en pleine action. La pièce qui doit le plus briller est un lampadaire en acier nickelé conçu en 1948 par l'architecte italien Luigi Caccia Dominioni. Une pièce qualifiée "d'exceptionnelle", éditée à seulement douze exemplaires et vendue 75.000 euros, qui vient grossir l'offre en matière d'art italien. Pour cette treizième édition, de célèbres marchands italiens ont en effet fait le déplacement : Massimo Cirulli, Rossella Colombari ou encore Carlo Vittorini, qui dirige aujourd'hui la galerie Pegaso à Milan. Des galeries dont la réputation n'est plus à faire et que certains Français, pour leur première participation, ont la chance de côtoyer. C'est le cas de François Chabanian dont le stand est installé à quelques mètres de celui de la Galerie Cirulli. Dans son discours, la pression est palpable : "Je suis très fier de participer au Pavillon car ma galerie n'a que cinq ans d'existence, explique-t-il. En même temps, je suis un peu tendu car il faut être à la hauteur de l'événement. Si je veux arriver à faire connaître et reconnaître ma galerie, mes pièces doivent présenter le même intérêt que les autres". Autre petit nouveau espérant profiter du salon pour se faire remarquer : Pascal Cuisinier. "Pour défendre le design français des années 50", il présente une sélection de luminaires signés René Mathieu, Michel Buffet, J.A Motte, Charles de France... Des pièces qui, ajoutées aux autres, contribuent à faire du salon une source de découvertes.  A noter que le prix de "L'Objet du Pavillon" a été attribué cette année à un vase en porcelaine de Pierre Soulages édité par la manufacture de Sèvres. Le prix du "Stand du Pavillon", récompensant la décoration d'un stand, a, quant à lui, été décerné à la Galerie Chahan Minassian, spécialisée dans le mobilier américain des années 50 et 60 et à la galerie franco-danoise Dansk Moebelkunst, arrivées ex-æquo. Enfin, c'est le luminaire Elysée de Pierre Paulin exposé chez Guillaume de Casson qui a reçu le tout premier "Prix du Pavillon des Arts et du Design". La pièce sera d'ailleurs offerte au Musée des arts décoratifs pour enrichir ses collections permanentes. Pavillon des Arts et du Design - 13e Edition

Tuileries - Paris 1er

234, rue de Rivoli

Esplanade des Feuillants, face rue Castiglione

Renseignements sur le : www.pad-paris.com Pour découvrir quelques unes des pièces exposées jusqu'au 5 avril au Pavillon des Arts et du design, cliquez sur suivant.