Inauguré officiellement le 6 décembre prochain, on en sait un peu plus sur le Musée du design de la Triennale de Milan, en travaux depuis 2004. Tout d'abord, l'édifice. Bien qu'il soit situé à l'intérieur de la Triennale dans le Palazzo dell'Arte, il marque son autonomie. L'architecte Michele De Lucchi a ainsi travaillé sur la restauration de l'immeuble, son aménagement et son adaptation en musée. L'entrée est symboliquement constituée par un pont en bambou - dont l'idée viendrait du célèbre architecte Renzo Piano - une passerelle séparant l'espace dédié au design du reste, tout en ne le coupant pas de ses origines. Le fond ensuite : pendant un an, un comité d'experts, piloté par la conservatrice du département design de la Triennale Silvana Annicchiarico, a travaillé à trouver les objets et leur mise en scène, une scénographie originale qui suscitera l'empathie du public. Un musée « innovant et dynamique », qui n'apporte « pas de réponses toutes faites mais fait se poser des questions » explique Silvana Annicchiarico. La Triennale s'engage aussi à présenter de manière permanente le « Réseau des gisements du design italien », un lieu de rencontre pour des objets venus de toute l'Italie.

Innovant, dynamique... différent !

Alors qu'habituellement l'histoire du design est associée à celle de la révolution industrielle, ce "musée différent", selon les mots du commissaire scientifique Andrea Branzi, veut montrer la spécificité des origines du design en Italie, une histoire "jamais résumée à une histoire d'objets, mais plutôt à une histoire faite aussi de pensées, de religions, de politique et d'hommes." Il s'articule ainsi autour d'une "vaste recherche scientifique qui raconte et représente l'histoire du design italien à travers différentes clés". Pour la première édition, le cinéaste Peter Grenaway et l'architecte Italo Rota ont travaillé de concert pour mettre en scène le design italien de manière émotionnelle en apportant leur vision du thème "qu'est-ce que le design italien ?"

Les cinéastes et le design

Quatre cents objets se trouvent ainsi réunis autour de sept thématiques baptisées "les obsessions du design italien"*, dont chacune des scénographies a été confiée à un cinéaste transalpin. L'image, le son, la vision objective et le toucher… se mélangent au service du visiteur. "Il est facile de retourner au musée voir la Joconde, mais pas dans un musée du design !", explique Silvana Annicchiarico. "J'ai vu ma machine à café ce matin en me réveillant, je n'ai pas besoin de la voir exposée, ou alors une fois mais pas deux. Mais par ce musée, nous voulons donner envie au public de venir plusieurs fois et redécouvrir ses objets du quotidien." Lieu d'expositions, de rencontres et d'échanges mais aussi laboratoire d'idées, le Musée du design de la Triennale s'annonce prometteur. A noter que les 100.000 premiers chanceux à le découvrir, repartiront avec le catalogue de l'exposition de 364 pages, offert avec leur billet d'entrée. Pour découvrir un aperçu du Musée et du design italien présenté, cliquez sur suivant.