Ouvrir et fermer les tiroirs d'une cuisine puis recommencer et recommencer encore : un jeu amusant pour les enfants mais une activité très sérieuse pour d'autres ! Et notamment pour le fabricant autrichien Blum ! Ce dernier met au point des systèmes d'ouverture destinés à l'équipement des meubles de cuisine. Un matériel qui, avant d'être commercialisé, mérite d'être testé. Et dans la mesure où la cuisine est l'une des pièces les plus sollicitées de la maison, ces tests réclament une attention particulière. "Dans sa cuisine, un utilisateur accomplit en moyenne 360 activités par jour en déplacements ou en rangements, ce qui représente, sur une durée de 20 ans, 2,6 millions d'activités effectuées et, pour une vie, 1.900 kilomètres parcourus !" indique Yves Stoltz, gérant de Blum France.

Les gestes de 100 familles scrutés à la loupe

Pour être sûr que ses produits répondent aux exigences de ses clients, le fabricant dispose d'un laboratoire à l'intérieur même de ses locaux composé d'une dizaine de pièces aveugles dans lesquelles se déroule un drôle de manège. Sous le regard d'ingénieurs, des automates ouvrent et ferment continuellement les portes des éléments - tiroirs ou placards - installés sur les murs. Un balai parfaitement orchestré qui dure 24 heures sur 24, pendant quinze jours d'affilé en moyenne ! "Chacun de ces équipements est ouvert complètement puis refermé et surtout chargé avec le maximum de poids qu'il peut supporter de manière à coller de plus près avec la réalité" précise Yves Stoltz. Parallèlement, Blum étudie le comportement de son matériel en situation chez les particuliers. Une centaine de cuisines ont ainsi été mises en "observation" depuis plusieurs années. Elles sont équipées d'appareils de mesure permettant de calculer le poids introduit dans chaque tiroir et la force avec laquelle on les manipule. Les relevés, effectués tous les trimestres, sont, décisifs, comme le signale le gérant de Blum France : "nos exigences techniques sont directement déduites de nos observations faites chez les particuliers". "Les français réclament des rangements dans la cuisine"  Grâce à ces deux installations complémentaires, Blum est parvenu à connaître le nombre exact de cycles auxquels chaque système doit obéir, sur une durée de vingt ans. Ainsi, pour les charnières, le seuil de résistance est fixé par le fabricant à 190.000 cycles - un cycle correspondant à une ouverture et une fermeture. Un seuil qui ne sera d'ailleurs pas le même pour les meubles abritant les poubelles, étant donné leur fréquence d'ouverture et les contraintes de poids qui leur sont infligées. Une fois installées sur les meubles, les charnières sont prêtes à résister à tous les chocs : "le client ne doit prendre aucune précaution particulière, il doit simplement veiller à associer le bon tiroir à la bonne utilisation" conseille Yves Stoltz. Blum s'est également rendu compte que "les particuliers français réclamaient désormais plus d'espaces de rangement dans leur cuisine". Concrètement, cela se traduit par des tiroirs plus larges et plus profonds mais également mieux organisés. Enfin, pour simplifier le quotidien des utilisateurs et améliorer leur liberté de mouvement, Blum a équipé certains tiroirs d'une assistance électrique répondant à une simple pression du genou de la hanche ou même du bout du pied. Des produits innovants qui viennent d'ailleurs tout juste d'être introduits sur le marché.