Habituellement utilisée pour fabriquer des sacs ou des cordes, la fibre de jute peut également être employée dans l'ameublement. Grâce au savoir-faire de l'entreprise Sainluc, le jeune Corentin de Chatelperron et le designer Joran Briand s'en sont servis pour fabriquer un tabouret. Une nouvelle application prometteuse...
En plus de sa carte blanche et de ses traditionnelles aides à projet, le VIA (Valorisation de l'Innovation dans l'Ameublement) a décidé d'apporter son soutien à un "projet partenarial" en 2013. De quoi s'agit-il ? Tout simplement d'un projet innovant développé, depuis l'origine, en partenariat entre un industriel et un ou plusieurs designers. Et c'est au projet
"Gold of Bengal" que revient ce nouveau coup de pouce.
Il réunit Joran Briand, designer, Corentin de Chatelperron, jeune ingénieur-aventurier-marin et Frédéric Morand, fondateur de la marque Saintluc et
"spécialiste" depuis 2007 du développement de produits composites à base de fibres naturelles et se distingue par son caractère novateur ainsi que par sa dimension environnementale et sociale.
Il consiste à détourner la fibre de jute de son utilisation habituelle - elle sert normalement à fabriquer des sacs et des cordes - pour l'utiliser dans les secteurs de l'ameublement et de l'habitat. Corentin de Chatelperron, qui est à l'origine de l'idée, a ainsi lancé en 2011 un programme de recherches au Bangladesh. Soutenu par l'association Watever, qui a pour vocation de porter assistance aux populations démunies qui vivent sur les rives des océans et des fleuves, il a permis de démontrer que la fibre de jute pouvait venir se substituer à la fibre de verre et créer ainsi un nouvel éco-matériau aux nombreuses applications.
"Non seulement elle possède d'excellentes propriétés mécaniques mais, en plus, elle est légère et surtout moins coûteuse et plus écologique puisque sa production nécessite moins d'énergie", indique Joran Briand, designer impliqué dans le projet, rencontré par Maison à part au VIA.
Toutes ces propriétés avantageuses se trouvent illustrées dans une seule et même création : le tabouret Toul. Réalisée en collaboration avec l'entreprise Saintluc et le designer Joran Briand, cette assise, qui pèse 4 kg, est empilable et adopte la même silhouette qu'une bite d'amarrage, prouve le bien-fondé des recherches menées par Corentin de Chatelperron. Placée dans un moule et associée à de la résine polyester, la toile de jute arrive en effet à se rigidifier : elle adopte ainsi une grande variété de formes sans perdre sa souplesse.
Outre la prouesse technique qui a permis d'arriver à un tel résultat, le jeune homme peut donc se féliciter d'avoir trouvé un nouveau moyen de valoriser une ressource locale et donc, de subsistance pour la population. Une réussite prometteuse lorsque l'on sait qu'en Inde et au Bangladesh environ quarante millions de personnes vivent déjà, directement ou indirectement, de la culture du jute.
Découvrez en pages suivantes le tabouret Toul et les principaux acteurs du projet.
A noter que le tabouret ainsi que l'ensemble des Aides à Projets 2013 du VIA sont exposées jusqu'au 17 mars à la galerie du VIA, 33 avenue Daumesnil, 75012 Paris.
Plus de renseignements sur le :
www.via.fr
Un tabouret en toile de jute
Un tabouret en toile de jute - Gold of Bengal © Marie Flores
Le tabouret Toul a la particularité d'être fabriqué à partir de fibres de toile de jute. Le matériau est projeté dans un moule puis infusé de résine polyester.
Un tabouret en toile de jute
Variété de formes
Variété de formes - Gold of Bengal © Marie Flores
La fluidité de la toile de joute est figée grâce à l'injection de la résine. L'on peut ainsi imaginer faire prendre au matériau une grande variété de formes.
Variété de formes
Détail toile de jute
Détail toile de jute - Gold of Bengal © Marie Flores
La toile de jute est écologique, légère et présente d'excellentes caractéristiques mécaniques. Elle peut ainsi remplacer la fibre de verre dans de nombreuses applications.
Détail toile de jute
Corentin de Chatelperron
Corentin de Chatelperron - Gold of Bengal © Chatelperron
Corentin de Chatelperron est l'instigateur du projet "Gold of Bengal", programme de recherches sur les biocomposites soutenu par l'association Watever. Cette dernière a pour vocation de porter assistance aux populations démunies qui vivent sur les rives des océans et des fleuves par l'étude et la mise en place de solutions techniques adaptées à leurs situations économiques, sociales et climatiques dans tous les domaines liés à l'eau.
Corentin de Chatelperron
Joran Briand - Un tabouret fabriqué à partir de toile de jute
Le designer Joran Briand a pris part au projet en dessinant le tabouret Toul, première création destinée à l'équipement de la maison réalisée à partir de fibres de toile de jute.
Joran Briand - Un tabouret fabriqué à partir de toile de jute
Frédécric Morand - Un tabouret fabriqué à partir de toile de jute
Frédécric Morand - Gold of Bengal © Marie Flores
La maison d'édition Saintluc a également participé au projet. En tant que spécialiste du développement de produits composites à base de fibres naturelles, elle a mis son savoir-faire à la disposition de Corentin de Chatelperron et de Joran Briand.
Frédécric Morand - Un tabouret fabriqué à partir de toile de jute