La famille propriétaire du lieu en a fait, dans les années 60, un restaurant réputé dans les alentours du Canal Saint-Martin, dans le Xème arrondissement de Paris. Mais, depuis, le quartier a changé. "J'ai voulu inscrire le projet dans la perspective du mouvement bobo, en introduisant des notions de vintage et d'industriel" explique Laurent Moreau, interrogé par Maison à part. Le résultat est un mélange d'élégance et de souvenirs intemporels, piochés dans la mémoire collective. Retour aux sources, donc, pour l'hôtel, qui prendra le nom de Robinet d'Or, comme une évidence. "Je commence toujours par choisir le nom du lieu, qui résume son âme" précise Laurent Moreau. Rien ne rappelait les origines du lieu, garage avec une grande surface ouverte. L'architecte décloisonne le rez-de-chaussée, de manière à créer des perspectives. "Le client doit s'approprier le lieu, explique-t-il. Les perspectives attisent sa curiosité, l'encouragent à aller découvrir la suite de l'hôtel". Découvrez la suite de l'article et les photos de l'hôtel en pages suivantes.

Les architectes ont pioché des matériaux bruts et des pièces de récupération pour apporter du cachet à l'hôtel. Une sculpture en tuyaux, un bar en formica et zinc provenant d'un toit d'un autre chantier, "autant d'éléments qui redonnent de l'authenticité au lieu" explique Laurent Moreau. Quitte à forcer un peu l'histoire : si le parquet ancien et le carrelage coloré semblent avoir toujours existé dans le bar et le restaurant, il s'agit en fait de récupération ! "Nous avons joué sur la mémoire collective, les couleurs, les sensibilités, les images de notre inconscient" explique l'architecte. Une démarche qui crée immédiatement une notion de confort dans l'ensemble de l'hôtel. Dans les chambres, "presque des chambres d'enfants", c'est le style anglais qui prévaut : tweed, papier peint à fleurs, mobilier en bois chiné, etc. Dans les salles de bains, l'ambiance est plus citadine, grâce au carrelage blanc façon métro, à l'inox et au verre. Car Laurent Moreau aime jouer sur le mélange des styles. Si les fils conducteurs sont l'industriel et la couleur bleue dans tout l'hôtel, chaque pièce est agrémentée d'une touche différente. "La déco doit être au service du message, de l'usage du lieu et du besoin du client" explique-t-il. L'ensemble s'apparente à un joyeux patchwork, plus proche de l'ambiance la maison chaleureuse que de l'hôtel austère. Découvrez les photos de l'hôtel Le Robinet d'Or en pages suivantes.

De l'enseigne au moindre détail de la décoration, tout a été scrupuleusement choisi par le cabinet d'architectes Laurent Moreau.

Dès la réception, le fil conducteur de la décoration apparaît : le style industriel. La couleur bleue est également déclinée dans l'ensemble de l'hôtel, avec des teintes différentes en fonction des pièces.

Dans le bar de l'hôtel, le carrelage n'est pas d'origine, il a été récupéré. Et pourtant, il semble appartenir au lieu ! Un tour de maître que Laurent Moreau a réitéré dans toutes les pièces.

Le bar, en formica et zinc récupéré sur le toit d'un autre chantier parisien, semble figé dans le temps.

Béton ciré au sol, métal et verre, le style industriel est en toile de fond. Mais la touche personne de l'architecte apporte de la chaleur et de l'élégance au lieu, parfaitement inclus dans le quartier du Canal Saint-Martin (Paris).

Dans l'ensemble du rez-de-chaussée, les jeux de perspectives sont notables. De chaque pièce, l'on peut apercevoir une autre partie de l'hôtel. De quoi attiser la curiosité...

Pour rappeler le passé du lieu, Laurent Moreau a demandé à un plombier de réaliser une sculpture à partir de tuyaux et de robinets. L'ensemble pèse pas moins de 400 kg !

Les chambres rappellent la chaleur des maisons anglaises. Une partie du mobilier a été chiné. Mais l'essentiel, pour l'architecte, a été le confort du client.

La salle de bains arbore, quant à elle, un style urbain plutôt moderne. L'on retrouve ici encore le bleu et l'industriel, tous deux fils conducteurs dans l'hôtel.