tapis puzzle mousse © Joué Club
Le secrétaire d'état chargé de la consommation, Frédéric Lefebvre, a décidé de prolonger de quatre mois l'interdiction de la commercialisation en France des tapis-puzzle, a-t-on appris dans un communiqué publié le 16 mars. Une décision destinée à permettre la conduite d'analyses complémentaires sur la substance classée cancérigène contenue dans ces produits.
Le gouvernement joue la carte de la prudence concernant les tapis-puzzle. Il a en effet décidé de maintenir jusqu'au 15 juillet 2011 l'interdiction qui pesait sur ces produits depuis le 14 décembre dernier. Une décision motivée par la présence, confirmée par la DGCCRF (Direction de la consommation et de la répression des fraudes, d'une substance classée cancérigène dans ces produits et ce alors que beaucoup de questions se posent encore sur son impact sur la santé des utilisateurs.
"Les analyses effectuées sur une quarantaine de tapis-puzzle prélevés dans tous les commerces ont montré que tous les produits contenaient du formamide. Il faut pouvoir maintenant évaluer le risque qui dépend de la propension de la substance à migrer au contact de l'eau et à se diffuser dans l'air", a expliqué Frédéric Lefebvre, secrétaire d'état chargé de la consommation, dans une interview accordée au Parisien le 15 mars dernier.
Des analyses complémentaires ont donc été demandées à l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire), comme le précise un communiqué publié le 16 mars, afin de mieux cerner les risques encourus par les enfants amenés à être en contact avec ces produits par la salive et la peau. Au terme des quatre mois, le gouvernement espère d'ailleurs que cette dernière sera en mesure de lui proposer une valeur limite en deçà de laquelle la présence de cette substance est sans danger pour les jeunes enfants.
Par précaution, tous les autres jouets et produits de consommation comme, par exemple, les encres des stylos ou les résines, susceptibles de contenir du formamide seront également étudiés. En fonction des résultats obtenus, il se pourrait donc que d'autres mesures d'interdiction soient adoptées.
Devant l'absence de réglementation européenne, les niveaux maximum de formamide autorisés ne sont pas les mêmes d'un pays à l'autre. Lors de son entretien avec le Parisien, Frédéric Lefebvre citait ainsi l'exemple de la Belgique, pays dans lequel
"la vente des produits avec du formamide est autorisée si le fabricant démontre leur innocuité". Il évoquait également le cas du Canada où
"les niveaux d'exposition sont jugés trop faibles pour être dangereux". Au final donc, il semble que la France ait adopté une position plus prudente que ses voisins.