La véranda : "une véritable pièce à vivre"

    Publié le 9 janvier 2008 par Propos recueillis par Céline Chahi
    Jean-Adrien Morac - rédacteur en chef
    Jean-Adrien Morac - rédacteur en chef © DR
    Longtemps considérée par les architectes comme une "verrue sur la maison", la véranda est devenue au fil du temps une de ses prolongations légitimes. Jean-Adrien Morac, rédacteur en chef de Véranda Magazine, nous explique comment et pourquoi elle a retrouvé ses lettres de noblesse...
    Maison à Part : On a souvent tendance à confondre "vérandas" et "verrières". Quelle est la différence entre les deux ?
    Jean-Adrien Morac : Une verrière est une ouverture vitrée installée sur l'une des façades d'une maison individuelle, tandis qu'une véranda est une pièce qui agrandit la surface habitable et dont les parois et la toiture sont vitrées. La véranda apporte un maximum de lumière et offre une communication visuelle intégrale avec la nature environnante.
    MAP : A quoi ressemble la véranda "type" installée par les français ?
    J-A. M : Il se construit environ 80.000 vérandas par an. La plupart d'entre elles sont rayonnantes, c'est-à-dire constituées de plusieurs facettes vitrées disposées en arc de cercle. Elles mesurent en général une vingtaine de mètres carrés, possèdent des profilés en aluminium à rupture de pont thermique et sont adossées à la pièce à vivre de la maison : un salon, une salle à manger...
    MAP : La véranda est donc toujours autant appréciée par les particuliers...
    J-A. M : Oui, le marché de la véranda connaît d'ailleurs une croissance régulière. Cela s'explique par les progrès techniques réalisés au niveau de la fabrication et des matériaux mis en œuvre. Aujourd'hui, les performances phoniques et thermiques sont telles que les gens vivent dans leur véranda toute l'année. Elle est passée du statut de simple jardin d'hiver à celui de véritable pièce à vivre dans laquelle toute la famille se retrouve pour passer un moment de détente. Les architectes qui portaient un regard très négatif sur elle - la considérant souvent comme une verrue - ont compris qu'elle constituait une réponse appropriée à un nouvel art de vivre.
    MAP : Un nouvel art de vivre prenant en compte les enjeux environnementaux...
    J-A. M : Oui, tout à fait. La véranda est très appréciée car elle permet de bénéficier des apports solaires passifs en hiver et donc de réaliser des économies sur sa facture énergétique. Quelques fabricants travaillent d'ailleurs en ce moment à l'élaboration de vérandas équipées de panneaux photovoltaïques. Ils permettent à la maison d'être autonome en énergie. Dans les années à venir, la véranda risque fort d'être intégrée dès la conception de la maison surtout dans le cas d'une maison dite passive.
    MAP : Aluminium, bois, acier, PVC... quel matériau choisir ?
    J-A. M : L'aluminium est le matériau le plus employé. Il offre une bonne stabilité dimensionnelle, est solide, léger, inoxydable et s'entretient facilement. Le bois est également très utilisé. Il plaît pour ses qualités esthétiques et thermiques. L'acier est moins fréquent car il est moins performant au niveau de l'isolation. Quant au PVC, à cause de sa sensibilité aux variations de température, on préfère l'utiliser sur des fenêtres que pour une véranda. C'est étonnant car en Grande Bretagne, c'est un des matériaux de prédilection de la véranda.
    MAP : Vers qui se tourner pour faire réaliser une telle structure ?
    J-A. M : J'invite les gens à être vigilants sur le choix du professionnel à qui ils vont confier leurs travaux. Pour qu'elle dure dans le temps, une véranda nécessite des fondations aussi solides que celles d'une maison. Lors de la canicule de 2003, j'ai vu des vérandas se désolidariser des maisons parce qu'elles avaient été construites à la va-vite. Ma conclusion ? La véranda n'accepte pas le bricolage. Le mieux est de se tourner vers un fabricant spécialisé. En France, il existe trois ou quatre grandes enseignes qui produisent chacune près de 4.000 vérandas par an et qui possèdent une expérience reconnue dans le domaine. On trouve aussi des PME régionales indépendantes et très sérieuses, généralement affiliées à des réseaux professionnels. En tout état de cause, il est primordial de vérifier que l'entreprise choisie dispose de la qualification Qualibat, un gage de compétence et de savoir-faire. S'assurer également que l'entreprise respecte et applique les règles professionnelles publiées par le SNFA. Et ensuite, il ne faut pas hésiter à mettre le prix pour avoir une véranda de qualité. Avec un budget de 30.000 €, on arrive déjà à un bon produit, comprenant chauffage, éclairage et équipements de confort.
    MAP : Quel est le secret pour réussir sa véranda ?
    J-A. M : Pour être réussie, la véranda et la maison ne doivent former qu'un seul et même ensemble. La véranda doit être parfaitement intégrée d'un point de vue esthétique, quitte à remanier architecturalement la maison existante. L'accès doit être facile et la circulation entre les deux parties de la maison doit pouvoir se faire naturellement.
    www.veranda-magazine.com
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