piscine naturelle - l'Orangerie © Photo prétexe - L'Orangerie
Depuis dix ans, les baignades artificielles et les
piscines dites
"naturelles" sont en plein essor en France. Un développement que l'Afsset (Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail) voit d'un très mauvais œil. Dans un rapport publié mi-juillet, elle réclame en effet la création
"urgente" d'une réglementation
"stricte" pour ces bassins qui, malgré le fait qu'ils soient ouverts au public, ne font jusqu'ici l'objet d'aucun contrôle.
"La qualité des eaux de ces baignades, du fait notamment du confinement de l'eau et d'une fréquentation élevée, est susceptible de présenter un niveau de risque sanitaire supérieur aux baignades en eau libre ou aux piscines, informe-t-elle.
L'eau, poursuit-elle, ne court pas (ou peu) naturellement et n'y est pas désinfectée".
Dans son collimateur, deux types de baignades : celles créées artificiellement
"où l'eau est captée et maintenue captive" comme, par exemple, les plans d'eau, les bassins d'eau de mer ou bien encore les étangs et celles à traitement par filtration biologique plus communément appelées les
"piscines biologiques" ou
"écologiques". Deux catégories très hétérogènes mais qui répondent à la même définition de
"baignades en eau captée et captive traitée ou non, mais de nature non désinfectée et désinfectante".
A la suite de différentes expertises, l'Afsset a ainsi pu identifier plusieurs sources de pollution pouvant nuire à la santé des baigneurs. Les baignades artificielles étant alimentées par des eaux naturelles, il semble que le principal danger provienne de l'environnement qui peut, dans certains cas, être contaminé par des produits chimiques. Les algues dont la prolifération est rapide dans ce type de bassin, sont également pointées du doigt.
"Certaines espèces productrices de toxines peuvent conduire à une intoxication aigue", alerte l'Afsset. Reste enfin les baigneurs eux-mêmes porteurs de germes pouvant entraîner
"divers pathologies dont certaines graves chez les individus sensibles" : infections, troubles gastro-intestinaux, maladies respiratoires ou cutanées...
Pour les protéger, l'Afsset a établi une liste précise de recommandations. Elle y demande notamment de réaliser un recensement de ces baignades, de mettre en place des analyses microbiologiques, d'instaurer des mesures d'hygiène pour les baigneurs, de limiter leur nombre ou encore d'imposer un délai maximal de 12 heures pour le renouvellement de l'eau.
A noter que dans son avis, l'Afsset s'attarde longuement sur le cas des piscines
"biologiques" ou plutôt, comme elle préfère les appeler, des baignades à traitement biologiques. Selon elle,
"le niveau de maîtrise des risques sanitaires proposé par les constructeurs est aujourd'hui insuffisant pour un développement libre de ces baignades en fréquentation publique". Elle les invite par conséquent
"à faire un effort de recherche et développement" pour améliorer la conception des installations et des systèmes de traitement naturel des eaux. Pour finir, l'Afsset propose d'inclure les baignages à traitement biologiques dans un programme expérimental spécifique. Il s'agirait de réaliser un suivi hebdomadaire de la qualité des eaux, de limiter le nombre de baigneurs et, enfin, d'amélioration les mesures d'hygiène. Un programme, qui étant donné l'avancement du calendrier, ne pourra sans doute être mis en place que l'été prochain.
Pour en savoir plus sur les piscines dites naturelles ou biologiques, cliquez
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