A l'heure des préoccupations environnementales et de la nécessité de chacun de réajuster son mode de vie,
installer une piscine naturelle dans son jardin serait-il un bon compromis pour les amateurs de baignade ?
Piscine classique, piscine naturelle, quelle différence ?
Lorsque l'on parle de piscine naturelle, ou de baignades biologiques, de quoi parle-t-on ? Il s'agit des bassins dont la qualité de l'eau est maintenue uniquement par les capacités naturelles d'auto-épuration d'un écosystème aquatique, de minéraux et/ou des plantes.
"Une baignade naturelle signifie que la filtration s'effectue sans l'usage de produits chimiques ni biocides", décrit Fabrice Cailluyer, dirigeant de l'atelier BIOTEICH' Baignade naturelle. Cela serait ainsi à la fois plus écologique, mais aussi meilleur pour la peau, les muqueuses et les yeux.
Le rôle des plantes dans les piscines naturelles
Lorsque que l'on parle de piscine naturelle, on pense souvent aux bassins champêtres/organiques avec une zone de lagunage qui accueille les plantes pour assainir et filtrer l'eau. Il s'agit d'un système naturel d'épuration et de filtration par des micro-organismes, des algues et des plantes aquatiques.
Le système végétal va venir consommer les oligo-éléments et tout ce qui arrive dans le bassin par l'air, ainsi que les éléments apportés par les baigneurs, comme les poils ou encore les cheveux. La partie baignade et la zone de lagunage doivent être séparées. Cette dernière peut être construite en hauteur pour préserver l'eau de la baignade, bien que cela ne soit pas nécessaire. Pour le choix des plantes purificatrices et oxygénantes, il est conseillé de faire appel à un professionnel afin de s'assurer du bon équilibre écologique du bassin.
Ces plantes assurent également un rôle esthétique. "Si vous optez pour un design organique, l'intégration dans le paysage sera très esthétique et harmonieuse, d'autant que, dans certains cas, cela peut favoriser l'installation de la biodiversité (insectes, batraciens, etc, ndlr)."
D'ailleurs, actuellement, les piscines naturelles de type 5 sont les plus demandées, car elles se rapprochent des bassins traditionnels plus contemporains en termes d'apparence et de fonctionnement.
Les différentes familles de piscines naturelles
Il existe
plusieurs types de piscines naturelles.
- Le
type 1 n'est pas équipé de pompe ou de système de filtration et ressemble plus à
un étang qu'à une piscine au sens propre.
- Le
type 2 est déjà
équipé de skimmers qui éliminent la majeur partie des déchets (feuilles, herbes, insectes) se trouvant dans la piscine par écrémage de la surface.
- Le
type 3 comprend une circulation de l'eau avec des filtres granulaires ou non granulaires, ce qui réduit la surface de filtration. En général, 1/3 du bassin est occupé par les plantes et le reste est destiné à la baignade. Contrairement aux deux premiers types, ou le ratio est proche de 1/1.
- Le
type 4 est équipé d'un système de filtration, d'un écrémage de surface et d'un filtre biologique granulaire.
- Enfin,
le Type 5 est équipé d'un système de filtration, d'un écrémage de surface et d'une unité externe, d'un système de
chauffage par
pompe à chaleur...
L'essentiel du marché est actuellement porté par les
types 4 et 5.
"L'eau passe avec une vitesse calculée au travers de divers substrats dans des filtres granulaires par exemple, où des bactéries viennent nitrifier et minéraliser les matières organiques", explique le professionnel.
Réglementation et piscines naturelles
Les baignades naturelles sont soumises aux
mêmes réglementations d'urbanisme, de fiscalité et de sécurité que les piscines traditionnelles. Les piscines d'une superficie supérieur à 10m2 et inférieure à 100m2, doivent
faire l'objet d'une déclaration de travaux, au-delà de 100m2, il faudra faire une demande de permis. De plus, les bassins doivent être équipés d'un
système de sécurité conforme à la norme NF P90-307 1 qui définit les exigences en matière d'alarme autour des piscines pour détecter les intrusions, chutes ou les immersions.
En ce qui concerne l'assurance, la Maif explique :
"Déclarer sa piscine (y compris naturelle donc, ndlr) à son assureur est indispensable pour bénéficier d'une couverture en cas de sinistre. La garantie Responsabilité civile est obligatoire et incluse dans le contrat d'assurance habitation." Le pisciniste souscrit une garantie décennale qui couvre le client en cas de dommages sur le bassin.
Sur le plan fiscal, toutes les piscines, qu'elles soient naturelles ou non, enterrées, ou semi-enterrées, s
ont imposables et évaluées au regard de la taxe d'habitation et de la taxe foncière. Le Code général des impôts exige que la taxe d'habitation et la taxe foncière soient calculées d'après la valeur locative des habitations et de leurs dépendances. Or, d'après une jurisprudence de la Cour administrative d'appel de Bordeaux 15 octobre 1996 (n° 95-1498),
toute piscine privée est considérée comme un élément d'agrément bâti formant une dépendance si elle n'est pas destinée à être déplacée.
Baignade naturelle : à quel prix ?
Il est très difficile d'estimer le prix d'une piscine naturelle. La facture variera en fonction du type de baignade, des équipements, et bien sûr, de la dimension du bassin. Ce qui est sûr, c'est qu'il faudra prévoir
quelques dizaines de milliers d'euros en plus par rapport à un bassin traditionnel.
Économiser l'eau
En ce qui concerne les piscines, une bonne gestion de l'eau est primordiale.
"Pour être en phase avec les préoccupations actuelles, il est recommandé de couvrir sa piscine avec un abri, afin de réduire l'évaporation." Les
abris de piscine ou les couvertures solaires sont les seules solutions vraiment efficaces pour bloquer l'évaporation (jusqu'à 70 %). Ces structures filtrent également les rayons du soleil et protègent du vent, tout en maintenant la chaleur du bassin. Elles servent aussi de barrière contre les feuilles et les saletés.