piscine celine © Céline Galoffre
Même pour les
piscines à ciel ouvert ! Le professeur Alfred Bernard a expliqué vendredi à l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement du travail (Afsset) qui finançait ses travaux, que le chlore influe sur l'asthme infantile. Grâce à l'expérience réalisée sur 847 adolescents âgés de 15 ans en moyenne, l'enseignant de l'Université catholique de Louvain s'est donc rendu compte que la fréquence des cas d'asthmes augmente avec le temps passé en piscine.
Près de 150 enfants avaient ainsi des cours de natation dans une piscine non chlorée, désinfectée par un système d'ionisation cuivre-argent. Ils ont présenté
"quatre fois moins de risque d'être asthmatique que le reste de la population et aussi deux fois moins de risque de souffrir d'un rhume des foins ou d'une rhinite allergique", selon le professeur.
L'étude a également démontré que chez les jeunes déjà sensibilisés aux allergènes, le risque d'asthme est dix fois plus élevé lorsque la durée cumulée de fréquentation de la piscine chlorée a dépassé mille heures dans leur vie.
En cause ? La chloration de la piscine est susceptible d'engendrer des sous-produits potentiellement toxiques comme les chloramines, irritants pour l'appareil respiratoire. Cela favoriserait le développement d'affections allergiques, même en l'absence d'antécédents familiaux, selon l'équipe belge.
Mais pourquoi également en extérieur ? L'effet y serait même plus important. Tout simplement parce que les piscines privées sont souvent trop chlorées par les particuliers, de même que les enfants y passent plus de temps puisqu'elle se situe chez eux.
Le seul moyen d'y remédier serait donc, toujours selon le professeur, de réduire la concentration en chlore dans les piscines en se référant aux normes allemandes, ou d'utiliser des méthodes alternatives de désinfection.
Le chercheur, comme il l'avait expliqué déjà lors d'un récent congrès de pneumologie à Stockholm, met surtout en garde les très jeunes enfants avant l'âge de 7 ans et tout particulièrement les bébés-nageurs, dont la muqueuse bronchique pourrait présenter des lésions.
A noter qu'une étude italienne, présentée lors du congrès de la société européenne de pneumologie, a montré que les jeunes nageurs s'entrainant régulièrement pour la compétition étaient également menacés : la moitié des 30 adolescents suivis souffraient d'une hyper-réactivité bronchique, les trois-quarts étaient sensibilisés aux allergènes aériens.