visuel alarmes piscines + sécurité © Zigrit - Fotolia
L'avis rendu par la CSC concernant les alarmes de
piscines à détection d'immersion provoque des remous à la veille des premiers départs en vacances. La Commission de Sécurité des Consommateurs demande à ce que ce type de produits ne fasse plus partie des équipements obligatoires pour la sécurisation des piscines. Une décision radicale prise à la suite de tests non concluants effectués en partenariat avec l'Institut National de la consommation. Sur six modèles mis à l'épreuve, seul un s'est avéré conforme aux normes en vigueur. Un bilan très inquiétant dans la mesure où l'alarme est le système de sécurité dont les français sont aujourd'hui le plus équipés. Parmi les disfonctionnements relevés par la CSC : la non détection de la chute d'une masse de six kilos, un niveau d'alerte sonore
"trop faible, souvent inférieur à 100 décibels" et la réactivation au bout de 20 minutes de l'alarme, un délai jugé
"non réaliste" par la CSC.
"Les alarmes ne sont pas des produits de prévention"
Directement pointés du doigt, les professionnels de la piscine approuvent le retrait du marché des alarmes jugées non conformes aux normes mais restent dubitatifs quant à la valeur des tests effectués :
"on ne peut pas dire qu'ils soient vraiment représentatifs du marché puisque sur la centaine de modèles disponibles, seuls six d'entre eux ont été testés et que la plupart ne sont plus fabriqués ou importés", remarque Jean Lermite, vice président de la Fédération des Professionnels de la Piscine (FPP). Le problème, c'est que les particuliers peuvent encore s'en procurer ! Un non sens aux yeux de la CSC qui craint que des accidents se produisent cet été.
"Tant qu'elles n'auront pas apporté la preuve de leur fiabilité ou développé des technologies plus sûres, les alarmes ne peuvent pas être considérées comme de vrais produits de prévention. Elles ne font qu'alerter une fois l'accident survenu", explique Jean-Philippe Ciccurel, secrétaire général de la Commission de Sécurité des Consommateurs. Des propos contre lesquels s'insurge la FPP qui rappelle que
"le nombre d'accidents diminue - il est passé de 32 à 4 entre 2000 et 2007 - alors que le nombre de piscine augmente - de 728 000 à 1 346 000 dans le même temps". Des chiffres faisant, selon elle, de la piscine
"le point d'eau le plus sûr, devant le plan d'eau, la mer et la rivière, pour se baigner".
Les consommateurs invités à la vigilance
La CSC a alerté les pouvoirs publics en lui communiquant les résultats de ses tests. Elle réclame une meilleure information de la part des fabricants par rapport à ce dispositif et préconise aux constructeurs et aux installateurs
"de livrer leurs bassins avec un dispositif de prévention intégré".
Prenant cette alerte très au sérieux, Luc Chatel
"appelle les consommateurs à la plus grande vigilance". Le secrétaire d'Etat en charge de l'
Industrie et de la consommation a par ailleurs demandé aux services de la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes
"d'engager sans délai un contrôle de conformité des produits mis sur le marché afin de s'assurer de leur efficacité". En attendant, les consommateurs sont invités à se tourner vers les trois autres systèmes de prévention de chute, à savoir les barrières, les couvertures rigides et les abris.