Faible superficie, important vis-à-vis, nature de sol peu propice aux plantations... Certains jardins cumulent les inconvénients et, lorsqu'ils doivent être aménagés, la tâche des paysagistes se complique. Cédric Pain, cogérant de l'entreprise Pain Concept Design & Paysage, peut en témoigner. En août 2008, il s'est en effet retrouvé confronté à un terrain "difficile" de par sa situation (à l'intersection de deux rues) et de par sa topographie, marquée par un dénivelé important. Un véritable casse-tête pour élaborer une solution d'aménagement cohérente ! D'autant qu'à cette liste d'inconvénients s'ajoutaient les exigences des propriétaires qui rêvaient d'un jardin contemporain à l'esprit "sauvage et désertique". Afin d'unir la maison au jardin, tout en offrant une certaine intimité à ses occupants, Cédric Pain a décidé de transformer l'espace disponible en patio, d'en faire une sorte de cour intérieure à ciel ouvert scindée en plusieurs zones. "Le projet devait avant tout être en accord et en harmonie avec la maison", insiste-t-il. Jeux de terrasses  Le feu vert des propriétaires est obtenu au bout de deux esquisses. Le budget accordé est de 80.000 euros. Dans son projet, Cédric Pain prévoit de respecter le dénivelé du terrain. L'idée directrice est que chaque niveau puisse servir à accueillir une zone de vie différente. Une terrasse est ainsi construite au point le plus haut pour permettre l'installation d'un coin repas et petit déjeuner. Dans son prolongement s'inscrivent deux terrasses : la première, idéalement exposée, servira de solarium tandis que la deuxième, située au même niveau que la première, sera dédiée à la circulation carrossable. Pour compléter l'ensemble, l'architecte imagine un coin douche et un coin barbecue, portant ainsi à six le nombre d'espaces distincts au sein du jardin dont la superficie n'excède pourtant pas 250 m2. Les coins repas sont même agrémentés d'une structure textile fabriquée sur mesure qui, une fois déployée, rappelle la voile d'un bateau. Enfin, des pots en acier de très grandes dimensions contenant des bambous "à fort développement" , complétés par des massifs mêlant éléments minéraux et graminées, sont installés pour structurer l'espace et pour s'isoler du voisinage. Une végétation qui, en plus d'être esthétique, nécessite peu d'entretien. Surface rythmée Afin de conférer à l'endroit un caractère sauvage, l'architecte n'a sélectionné que des matériaux naturels : du bois, du schiste et de l'acier. Un trio que l'on retrouve d'ailleurs par touches dans chacun des espaces de vie. Dans la zone garage se combinent par exemple un portail coulissant en bois et des moellons de schiste. Mais le bois reste cependant largement majoritaire. Cédric Pain a opté pour du Mengkuland, une essence exotique utilisée habituellement pour les ponts de bateaux. Sa mise en œuvre mérite d'être évoquée puisque le paysagiste a joué avec des lames de différentes largeurs qui suivent un rythme : 3 lames de 0.25 mètres, 3 lames de 0.28 mètres, 3 lames de 0.30 mètres et ainsi de suite... "Cette disposition donne du rythme à l'ensemble et souligne le jeu de terrasses", commente-t-il. Pour vivre au jardin la nuit, un éclairage d'ambiance est assuré par des leds de couleur bleue et blanche. Depuis l'extérieur, impossible de deviner que, derrière la haute clôture d'1,80 mètre, se cache une telle oasis. Pour découvrir l'aménagement réalisé par Cédric Pain, cliquez sur suivant.