Une grotte multicolore à Paris © Centre Pompidou, P.Migeat, 2017
Depuis le 24 mai dernier, un drôle de jardin a pris place sur la terrasse sud du 5ème étage du Centre Pompidou. Conçu par l'artiste plasticien et paysagiste Bernard Lassus, il se veut comme un manifeste reprenant toutes ses grandes théories en matière d'aménagement du paysage. Derrière le décor ludique des questions cruciales sont abordées...
Un vent de folie souffle sur la terrasse du 5ème étage du centre Pompidou. Grotte craquelée multicolore, silhouette d'animal, arbres bleus, herbes folles... Un monde fantasmagorique signé par le plasticien et paysagiste Bernard Lassus.
Une grotte multicolore à Paris © Centre Pompidou, P.Migeat, 2017
Derrière ce décor ludique que certains pourront trouver simpliste, l'artiste invite à réfléchir à des questions sérieuses, comme celle de l'aménagement du paysage ou encore celle de la transformation des territoires urbains. Et comme à son habitude, cette réflexion passe avant tout par un ressenti. Prismes colorés et denses claustras viennent s'intercaler entre les visiteurs et la vue, un dispositif qui modifie la perception de la Capitale... Cependant, rien n'est imposé, chacun est libre d'interpréter comme il souhaite l'installation de l'artiste.
Une grotte multicolore à Paris © Centre Pompidou, P.Migeat, 2017
C'est sans doute-là l'une des forces de Bernard Lassus : savoir suggérer pour sensibiliser mais sans imposer. Depuis plus de 60 ans qu'il s'intéresse à la question du paysage urbain, Bernard Lassus est à l'origine de nombreux projets qui sont aujourd'hui considérés comme des références. Le plasticien s'interroge sur notre manière de construire et d'habiter le monde mais aussi sur la relation que nous entretenons avec notre environnement. Il le fait toujours sous une forme ludique et poétique. D'ailleurs, pour lui, comme le rappelle le Centre Pompidou, c'est la production d'un décor suggestif, sensible et narratif qui renouvelle en profondeur la conception de la ville.
Les chantiers de coloration d'immeubles HLM dans les années 60, c'est lui. La notion de « paysage démocratique », c'est lui. Celle « d'autoroute paysagère », c'est encore lui. Si les projets sont différents, le but est le même à chaque fois : que chacun trouve sa place dans le paysage, que constructions et habitants arrivent à cohabiter ensemble de manière harmonieuse.