Réduction des déchets : Et si vous adoptiez une poule ?

    Publié le 20 avril 2016 par C. Chahi Bechkri
    Pour permettre aux foyers français de réduire efficacement leurs déchets domestiques, de plus en plus de communes proposent à leurs habitants d'adopter une poule. Une proposition qui suscite un réel engouement au sein de la population. La tendance n'a pas échappé aux magasins de jardinage qui ont lancé une offre spécifique "basse-cour" particulièrement étoffée...
    Adopter pour poule pour réduire ses déchets domestiques. Si l'idée pouvait paraître saugrenue il y a quelques années, elle ne l'est aujourd'hui plus du tout et nombreux sont les habitants à se laisser séduire par cette proposition. Il faut dire que la méthode a fait ses preuves. Cela fait déjà en effet près de dix ans qu'on l'expérimente et à chaque fois, elle contribue à réduire de manière significative la production de déchets alimentaires domestiques.
    Les poules "recycleuses", bienvenues en province mais aussi en région parisienne
    En 2007, la commune de Mouscron, en Belgique, avait défrayé la chronique en faisant don de deux poules à une cinquantaine de foyers volontaires. Très vite, les gallinacés avaient rempli leur mission - le volume de déchets produits par l'ensemble de la population était passé de 250 kg/an/hab à 225 kg/an/hab -, incitant la municipalité à réitérer et à amplifier son opération. Un exemple qui ne tarda pas à être suivi en France par de nombreuses communes : Pincé dans la Sarthe, Barsac en Gironde, Aiguillon dans le Lot-et-Garonne, Colmar dans le Haut-Rhin, Feignies dans le Nord... Et aussi Châtillon dans les Hauts-de-Seine, Montereau-Fault-Yonne en Seine-et-Marne, jusqu'à Versailles, dans les Yvelines, il y a quelques jours.
    Après voir fait leur come-back en province, les poules se font donc désormais également une place en région parisienne. Le 17 avril dernier, à l'initiative de la communauté d'agglomération de VersaillesGrandParc, une soixantaine de familles du territoire sont ainsi venues récupérer - moyennant une participation financière de dix euros - les deux poules qui leur avaient été promises. L'opération qui se déroule en deux temps devrait aboutir à la distribution de 400 gallinacés en un an.
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    Réduction des déchets : Et si vous adoptiez une poule ?

    Les poules, armes efficaces dans la réduction des déchets

    Les poules, armes efficaces dans la réduction des déchets - Un poulailler dans mon jardin
    Les poules, armes efficaces dans la réduction des déchets - Un poulailler dans mon jardin © Botanic - Arnaud Childeric
    Si les opérations poules se sont multipliées sur le territoire - au point d'ailleurs que l'on présente désormais les poules comme nos "nouveaux animaux de compagnie" -, c'est que l'action des gallinacés se révèle particulièrement efficace. Une poule peut en effet ingurgiter entre 150 et 200 kg de déchets organiques par an (pain, croûtes de fromage, épluchures de légumes, etc.), ce qui allègerait d'autant les poubelles, permettant de réduire le nombre de tournées de ramassage par les éboueurs.
    De plus, autre avantage, une poule pond en moyenne de 250 à 300 œufs par an, ce qui constitue une aubaine pour certaines familles.
    En contrepartie, ces dernières s'engagent naturellement à prendre soin de poules mais aussi à peser, sur une période donnée, leurs poubelles de manière à ce que la municipalité puisse suivre l'évolution de la quantité de déchets pour chaque foyer.
    Concrètement, cela implique que les habitants s'équipent d'un poulailler et se procurent des céréales pour les nourrir. Car les déchets de cuisine ne suffisent pas. Pour une bonne absorption, l'alimentation des poules doit en effet être complétée. De nouveaux besoins qui ont fait naître une offre spécifique "gallinacés" particulièrement étoffée sur Internet et dans les magasins de jardinage.
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    Les poules, armes efficaces dans la réduction des déchets

    Des offres "basse cour" de plus en plus étoffées

    Des offres "basse cour" de plus en plus étoffées - Un poulailler dans mon jardin
    Des offres "basse cour" de plus en plus étoffées - Un poulailler dans mon jardin © Botanic - Arnaud Childeric
    Les magasins de jardinage - Botanic, Truffaut, Jardiland - proposent désormais tous une offre "basse cour" comprenant des poulaillers, des clapiers, des mangeoires, des abreuvoirs, des produits alimentaires, de soins et d'hygiène ainsi que de multiples accessoires : des couveuses à œufs automatique, des hygromètres pour couveuses, des pelles à grains... Sans oublier des gallinacés, pondeuses, naines ou d'ornement, vendues en moyenne entre 15 et 35 euros
    Chez Botanic, le rayon existe depuis 2008, date correspondant au lancement des premières opérations "poules" en France, et il n'a cessé de s'étoffer. L'enseigne a commencé avec des poulaillers en bois puis s'est tournée vers des essences certifiées FSC et, dernièrement, vers une gamme en résine et bois recyclé. Son offre est telle qu'elle atteint aujourd'hui une quarantaine de références. Parmi elles, beaucoup sont à monter et à peindre soi-même avec des prix allant de 150 euros pour un modèle standard à plus de 800 euros pour les modèles les modèles plus élaborés et les plus imposants. Certains font en effet près de deux mètres de large, intègrent un carré potager, une aire de promenade, dortoir couvert avec perchoir de repos et peuvent accueillir jusqu'à 10 poules. Une offre très diversifiée que l'on retrouve aussi sur de nombreux sites Internet spécialisés. En plus des produits, ils proposent des guides pratiques et des livres dédiés à l'élevage des poules, une documentation permettant aux
    Pour faciliter l'intégration des poulaillers dans les jardins, certaines entreprises se sont lancées dans la fabrication de poulaillers design. C'est notamment le cas de Farmili, jeune start-up française, qui a fait de l'esthétique des produits l'une de ses priorités. Une volonté qu'illustre parfaitement son produit phare : le poulailler façon container. Il s'apparente à une jolie boîte dont l'enveloppe extérieure est recouverte de tôle aux coloris tendance. Conçu en partenariat avec l'agence Be Design, il est vendu 690 euros.
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