Il n'y a pas de mystère ! Un jardin qui pousse bien sans être trop arrosé est un jardin dont on a, en amont, étudié toutes les spécificités. Terrain, exposition, nature du sol… Nathalie Payens, paysagiste, livre dans Un jardin sans arroser aux éditions Solar, des conseils pratiques pour faire de votre espace vert un lieu respectueux de l'environnement.
Maison à part : Sentez-vous qu'il y a une vraie prise de conscience des jardiniers en herbe ?
Nathalie Payens : On sent les gens davantage concernés. Entre la canicule et le temps actuel, difficile de faire autrement. D'ailleurs, dans les nouvelles conceptions de jardin dont je m'occupe, il y a de grandes demandes en matière de géothermie et de citerne de récupération des eaux usagées. Le gaspillage n'est plus au goût du jour. Mais il est vrai qu'un travail d'éducation reste à faire.
MAP : Quels sont les premiers (bons) réflexes à avoir avant de concevoir, puis planter ?
N.P : Au quotidien, quand on me demande de créer un jardin, j'observe tout de suite les endroits bien exposés. Soleil, pluie, vent, tout est pris en compte. Je repère les différentes conditions de vie du jardin. Suivant l'ambiance, zen, romantique, j'ai différentes gammes de végétaux à ma disposition. L'idée est de trouver, à chaque fois, là où les plantes sont les mieux adaptées à l'environnement.
MAP : Quels conseils pouvez-vous donner aux particuliers désireux de faire rimer beau jardin avec jardin écologique ?
N.P : D'arrêter de planter à tort et à travers. On voit souvent les jardineries prises d'assaut aux premiers beaux jours. Les gens ne jardinent pas par mauvais temps. C'est une erreur ! Arrêtez de planter à la fin du printemps et respectez les cycles. On plante de l'automne à la fin de l'hiver.
Ensuite, il vaut surveiller l'arrosage. Un jardin qu'on aura moins besoin d'arroser sera celui qui, les deux, voire trois premières années, aura été arrosé de manière ponctuelle et dosée. Je ne conseille pas de brancher de manière systématique l'
arrosage automatique qui humidifie toujours la même zone de terre et provoque le développement racinaire de surface. Mieux vaut arroser une fois par semaine au pied de la plante et beaucoup. Les racines s'enfoncent ainsi dans le sol garantissant une meilleure pousse.
MAP : L'arrosage intelligent semble être l'enjeu d'un beau jardin…
N.P : Un jardin n'est autonome qu'au bout de deux à trois ans. Avant, il faut veiller et guetter d'éventuel signes de mauvaise irrigation. Souvent, on plante, on arrose trop et on imagine que ça pousse ! Si le terrain n'est pas préparé auparavant, les plantations ne prennent pas et meurent.
MAP : Quelles sont vos plantes coup de cœur ?
N.P : Quand je peux, j'aime à disposer des Cistes (un arbuste qui fleurit entre avril et juin en composant des touffes arrondies au feuillage odorant), des palmiers...
J'ai une vraie passion pour certains rosiers qui résistent bien comme le
Phyllis Bide (un grand arbuste pouvant être palissé et qui produit des centaines de petites fleurs saumonées passant du rose au jaune pâle une fois fanées.)
A lire
Un jardin sans arroser, par Nathalie Payens, Solar.
Plus d'information sur le travail de Nathalie :
www.payens.fr
Pour découvrir des extraits de l'ouvrage de Nathalie Payens, cliquez sur suivant…
Fermette dans les champs
Ce jardin situé en Picardie a été divisé en trois parties : jardin d'agrément, potager et verger, afin d'établir des proportions visuelles plus harmonieuses.
Fermette dans les champs
Partie de campagne
Il n'y a pas de haie brise-vent à cet endroit du jardin. La campagne semble s'échouer dans une vague d'herbes sauvages au pied de la terrasse, qui devient ainsi une île au milieu des champs.
Partie de campagne
Palette végétale - Passez au jardin de demain
Palette végétale - jardin picard © Solar
Les créations sont multiples. Un choix de couleur et le travail peut commencer...
Palette végétale - Passez au jardin de demain
Précieux - Passez au jardin de demain
Un coin d'eau qui sait se faire oublier dans la végétation, c'est la griffe de Nathalie Payens.
Précieux - Passez au jardin de demain