Jardins, jardin 2011 © C. Chahi Bechkri
Grâce aux études de 2008, 2009 et 2010 d'IPSOS et de l'Union nationale des entreprises du paysage (UNEP), il a été confirmé l'attachement des Français à leur jardin. Mais sommes-nous les seuls en Europe à avoir un rapport particulier avec lui ? Les instigateurs des études françaises précédentes ont réalisé une enquête en janvier 2013 pour le découvrir. Voici ses résultats.
"En Espagne, il fait trop chaud pour travailler et donc jardiner", "en Grande-Bretagne, il pleut tout le temps, donc tous les Anglais doivent sûrement avoir un jardin florissant". Ces clichés ont la vie dure et pourtant, mis à l'épreuve de la réalité des chiffres, il s'avère parfois qu'ils contiennent un fond de vérité.
Ainsi, l'étude "Jardins et espaces verts : l'exception culturelle française ?", réalisée par IPSOS* pour le compte de l'UNEP, confirme l'idée que nous avons de certaines habitudes de nos voisins européens. Par exemple, les Anglais sont de grands amateurs de jardin puisqu'ils sont 9 sur 10 à en posséder un, contre 7 Français sur 10. En comparaison, les Espagnols ne seraient que 34% à avoir un jardin chez eux.
Pour autant, ces chiffres ne résument en rien l'intégralité de la question du jardin pour les Européens. Ils viennent même s'opposer à d'autres statistiques, bien plus révélatrices, qui concernent le temps que nous consacrons à cet espace vert personnel. A savoir que les Français et les Allemands,
"quand le temps le permet, profitent plus de leur jardin" (à respectivement 82% et 78%) que les Espagnols (64%) et les Anglais (62%).
De même, l'étude souligne l'idée que les Français et les Espagnols voient leur jardin comme une véritable pièce à vivre et une plus-value immobilière, à l'inverse des Anglais qui ne les placent qu'en troisième position après la cuisine et le séjour.
Ce classement explique en partie la raison pour laquelle chaque pays aurait une utilisation différente du jardin et des espaces verts en général. Si pour les Espagnols, ils constituent des
"lieux essentiels de bien-être, de rencontre et de partage", les Anglais les perçoivent plus comme des espaces
"bien adaptés aux loisirs seul ou en famille". Plus étonnant, alors que les Allemands les voient comme des
"lieux décoratifs avant tout", les Français pensent qu'ils sont réellement
"bons pour l'environnement".
On constate toutefois quelques valeurs communes qui réunissent tous ces pays. On peut citer la volonté d'habiter près d'un espace vert : plus de 70% des Européens considèrent ce critère comme
"très important" dans le choix d'un logement.
Et même si plus de 90% de Français restent des amoureux du "vert", 7 Espagnols et Allemands sur 10 trouvent que "le vert est un élément essentiel de leur vie quotidienne". Le chiffre descend cependant à 6 sur 10 en ce qui concerne les Anglais.
Le mot de la fin est pour Emmanuel Mony, président de l'UNEP, qui voit cette étude comme un espoir pour l'avenir :
"A l'heure où la France célèbre les 400 ans d'André Le Nôtre, une chose est sûre : ici comme ailleurs en Europe, le vert a encore de beaux jours devant lui !"
Retrouvez l'intégralité de l'étude sur ce site, ainsi que les précédentes études de 2008, 2009 et 2010 concernant la France plus particulièrement.
*Enquête réalisée en Grande-Bretagne, Espagne, et Allemagne, entre le 11 et le 18 janvier 2013 auprès d'un échantillon national représentatif de 1.000 personnes âgés de 16 ans et plus.