L'intérêt d'un récupérateur d'eau de pluie est avant tout de soulager les nappes phréatiques. Comment ? En utilisant cette précieuse ressource pour des usages qui ne nécessitent pas d'eau potable. Arrosage du jardin, remplissage de la chasse d'eau, nettoyage des sols ou de votre voiture... En moyenne, 40 % de la consommation d'eau potable peut être remplacée par de l'eau de pluie.

Installer un récupérateur d'eau de pluie : quels avantages ?

Avec le réchauffement climatique, les périodes de sécheresse ont tendance à être de plus en plus précoces, intenses, et rapprochées dans le temps. "Cette année par exemple, nous sommes déjà en alerte sécheresse (26 départements sont actuellement en alerte sécheresse ndlr). Normalement, ces alertes sont plutôt décrétées au mois de juillet !", relève François-Xavier Letellier, acheteur & category manager pour l'offre jardin chez Leroy Merlin.

Pour éviter de trop solliciter nos réserves en eau, récupérer celle qui tombe du ciel semble être une bonne alternative ! D'autant que l'eau de pluie n'ayant pas été traitée, elle concentre généralement beaucoup moins de calcaire. Et ça, vos plantes, vos vêtements et vos canalisations apprécieront.

Récupérer l'eau de pluie rime surtout avec économies. "L'eau potable pompée dans les nappes phréatiques est envoyée dans des stations de traitement. C'est un processus coûteux, qui consomme aussi de l'énergie", indique François-Xavier Letellier. A quoi s'ajoute le prix moyen du mètre cube d'eau, qui avoisine les 3€. Ce qui correspond à une dépense annuelle moyenne de 200€ par personne. Récupérer les eaux de pluie, c'est donc faire un geste pour la planète, et son portefeuille.

Installer une cuve de récupération aérienne de l'eau de pluie

Il existe plusieurs moyens de récupérer l'eau de pluie. La première solution consiste en l'installation d'un récupérateur aérien. C'est-à-dire : qui n'est pas enterré. Ce système répond surtout à des besoins extérieurs comme l'arrosage du jardin, le remplissage d'une piscine, ou le nettoyage d'une voiture.

On trouve aujourd'hui facilement des cuves en plastique de 300L à 400L. Il existe aussi des cuves dites IBC, qui peuvent contenir jusqu'à 1.000L. Afin d'identifier ses besoins, il convient de prendre en considération la pluviométrie de sa région, ainsi que la surface du toit. Le potentiel de récupération se calcule en multipliant la surface de sa toiture par son coefficient de pente par la pluviométrie.

D'un point de vue esthétique, François-Xavier Letellier le concède, cette solution n'embellira pas votre extérieur.... Cependant, "nous évoluons vers des cuves plus esthétiques, qui plus est en plastique recyclé. Par exemple, certains modèles imitent la pierre, le bois, ou des amphores", note de son côté Jun Hucbourg, chef de produit du Groupe InVivo.

 
Autre avantage de ces récupérateurs aériens: ils se démarquent par leur simplicité d'installation. Pour résumer, il suffit de percer la gouttière pour y connecter le récupérateur d'eau de pluie, qui est lui-même relier à la cuve.

Pour percer la cuve en plastique, une visseuse à mèche plate est nécessaire. Pour la gouttière, une perceuse avec scie cloche viendra aisément à bout du métal. Il faudra ensuite apposer un joint d'étanchéité autour du trou de la gouttière, puis positionner une bride. Il ne reste ensuite plus qu'à faire entrer la partie écope en caoutchouc dans la gouttière et à la relier à la cuve.

Quel prix pour un récupérateur d'eau de pluie aérien ?

Côté prix, pour une cuve de 300L et de 500L comptez entre 150 et 200 € en fonction des modèles. Bien sûr, la note peut vite grimper à 300 € pour les modèles d'une plus grande contenance et plus esthétiques.

Installer une cuve enterrée

Le second système consiste en une cuve enterrée. De bien plus grande capacité, elle peut être reliée à votre logement afin de fournir l'eau de la chasse d'eau ou du lave-linge par exemple (il faudra cependant ici prévoir un traitement de l'eau). Parfaitement invisible, ici, la question esthétique ne se pose pas.

Ces cuves sont généralement de deux types, en polyéthylène ou en béton. La première solution présente l'avantage d'être moins chère et rapide à installer, en plus d'afficher une durée de vie moyenne de 25 ans. Problème : elle ne résistera pas au passage d'un véhicule, contrairement à la cuve en béton. Cette dernière nécessitera, de fait, une mise en œuvre plus complexe. Plus sujet aux microfissures, le béton devra également être imperméabilisé avec un enduit spécifique à renouveler tous les 5 ans.

Comme pour un récupérateur aérien, la quantité d'eau récupérable d'une cuve dépendra de la pluviométrie et de la surface du toit, ainsi que de l'usage que l'on souhaite faire de l'eau. Dans les régions les plus sèches, il est préférable d'installer des cuves de grande contenance afin de profiter de l'hiver pour faire des réserves.

"La configuration du terrain est également à prendre en compte. Une cuve doit être située à une certaine distance des constructions, sur un terrain plat, à un endroit où ne passe aucun véhicule, en tenant compte des nappes phréatiques...", précise Gamm vert sur une page dédiée.

L'emplacement, lui, ne pourra être creusé que par un engin de chantier. Ensuite, il faudra raccorder le système au réseau de votre logement et s'assurer que l'eau de pluie ne communique pas avec le réseau d'eau potable.

Une cuve enterrée doit également être équipée d'une pompe pour envoyer l'eau dans les canalisations de la maison, d'un système de filtration, d'un système d'aération, d'un système permettant au réseau traditionnel de prendre le relais dès que la cuve est vide, d'un indicateur de niveau, ou encore d'un système d'évacuation du trop-plein. Pour toutes ces raisons, il est recommandé de faire appel à des professionnels.

Quel prix pour une cuve enterrée ?

Ce système, plus complexe à mettre en œuvre, coûte plusieurs milliers d'euros. Le prix final dépendra de nombreux facteurs : le type de cuve, la contenance, les raccords etc. Sans compter la livraison, l'engin de chantier, les coûts d'installation...