jardin bébé abeille © www.jardiner-autrement.gouv.fr
Le ministère du Développement durable a lancé une campagne de sensibilisation nationale, qui s'achève aujourd'hui, et un site Internet pour lutter contre les pesticides. Le point sur les dangers de ces produits et les conseils à suivre pour s'en passer.
Alors que près de 45% des français disposent d'un jardin ou d'un potager, souvent pour être en contact avec la nature, un grand nombre de ces jardiniers en herbe est aussi familier des pesticides. Or, ces produits ne sont pas sans risque pour la santé et l'environnement. Pour aider les consommateurs à y voir plus clair, le ministère du Développement durable a lancé conjointement une campagne de sensibilisation
"Les pesticides, apprenons à nous en passer" et un site www.jardiner-autrement.gouv.fr sur le sujet. A la clé : des outils pour tous ceux qui souhaitent jardiner plus propre.
Il existe quatre niveaux de gravité pour la santé, rappelle le site Internet du ministère : le contact avec la peau ou les yeux peut provoquer des allergies, des brûlures et des irritations ; l'inhalation des pesticides est à l'origine de maux de tête, de vomissements, de diarrhée, de tremblements et de sensation de faiblesse ; le contact prolongé avec ces produits peut engendrer des pathologies chroniques de type asthme et œdèmes broncho alvéolaire ; enfin, l'exposition continue ou prolongée est responsable de baisses de la fertilité et de malformations congénitales.
Ce n'est pas tout. Les pesticides sont également à l'origine de pollutions : sans que les jardiniers amateurs en aient vraiment conscience, les désherbants utilisés sur des surfaces peu perméables (cours gravillonnées, pentes de garages, etc.) se retrouvent dans les eaux de surface ou souterraines. Ces produits ont aussi des conséquences sur la biodiversité. La plupart ne sont pas sélectifs et éliminent aussi des insectes utiles pour la pollinisation des fleurs et des plantes. Pire, utilisés pour traiter le potager, ils se retrouvent directement dans les assiettes !
Néanmoins, des solutions existent. La première est de prendre le problème en amont, en choisissant des plantes adaptées au milieu et résistantes. Il faut également apprendre à espacer ces plantes et à varier les espèces d'une année sur l'autre, ou encore élever la taille de la tonte à 8 cm et limiter les surfaces à traiter, en préférant par exemple les dalles aux graviers.
Lorsque les parasites sont déjà installés, il faut opter pour des réponses
"naturelles". Les coccinelles sont idéales pour lutter contre les pucerons, tout comme l'eau savonneuse. Quant aux mauvaises herbes, mieux vaut les retirer manuellement avec des outils à désherber.
Mises en pratique par tous, ces nouvelles façons de jardiner contribueront à la réduction de l'usage des pesticides. Objectif affiché par le plan Ecophyto dans le cadre du Grenelle ? -50% de ces produits d'ici à 2018, dans tout l'Hexagone.
3 types de jardiniers
: Une étude réalisée par Jardivert 2010 de la société Synapse, entre octobre 2009 et mars 2010, a mis en évidence trois types de jardiniers : "le producteur", "l'hédoniste" et le "désimpliqué". Le premier est le plus gros consommateur de pesticides. Agé de 50 à 65 ans, il les utilise bien souvent pour cultiver son potager. Le second a une moyenne d'âge plus jeune, autour de 35 ans. Soucieux de l'environnement, il utilise malgré tout des pesticides car le plaisir de voir le fruit de son travail est plus fort que l'idée de protéger la nature. Le désimpliqué assimile, quant à lui, le jardinage à une corvée. Agé de moins de 50 ans, il a recours à ces produits par nécessité, sans avoir vraiment conscience du danger.