La première étape dans l'installation de votre bassin d'agrément est le choix de l'emplacement. Celui-ci doit profiter d'un ensoleillement suffisant mais pas continu. Un bassin exposé en permanence sera davantage sujet à la prolifération des algues, et surtout les végétaux qui l'entourent, qu'ils prennent racine dans l'eau ou non, risquent de dépérir. Évitez également de le placer en bas d'un nivellement ou dans un couloir de ruissellement ce qui risquerait de le faire déborder à la première pluie. Autour du bassin, prévoyez aussi un espace suffisant pour agencer toutes vos plantes et pour circuler facilement. Pour la conception du bassin, il existe des modèles rigides préformés qui restent assez simples à installer, mais qui imposent, malgré la diversité de la gamme, des tailles et des formes. Pour une création totalement libre, la bâche souple reste idéale. Votre bassin doit compter plusieurs seuils de différentes hauteurs sous l'eau afin de répondre aux exigences de la flore, et éventuellement de la faune, que vous décidez d'y intégrer. Un premier palier d'une quinzaine de centimètres de profondeur pourra, par exemple, accueillir le trèfle d'eau et ses fleurs blanches en étoile, la vanille d'eau qui offre une jolie floraison hivernale ou encore la Sagittaria et ses feuilles imposantes. De 15 à 40 cm de profondeur s'épanouiront la Renoncule d'eau, la Pontédérie à feuilles en cœur ou encore de petits joncs à placer en périphérie. De 40 cm à 1 mètre de profondeur, les rhizomes des lotus et nénuphars trouveront de quoi s'épanouir pour que leurs fleurs se développent juste à la surface de l'eau.

La filtration naturelle du bassin

Pour que l'eau de votre bassin ne devienne pas complétement vaseuse, il est essentiel de la faire circuler, afin de l'oxygéner, et de la filtrer pour en retirer la plupart des sédiments. La circulation se fait via une pompe en circuit fermé dont la puissance va dépendre du volume d'eau du bassin. En amont de cette pompe, une lampe UV immergée sera parfaite pour s'attaquer aux bactéries et au phytoplancton qui verdit l'eau. Pour la partie filtration, vous pouvez opter pour une pompe avec filtre qu'il faudra régulièrement nettoyer, sur le même fonctionnement que celle d'une piscine. Cependant, il existe une solution bien plus pratique et vertueuse pour l'environnement : la filtration naturelle au travers d'une micro station d'épuration aussi appelée station de lagunage. Celle-ci se compose de deux compartiments dans lesquels l'eau circule, grâce à la pompe, avant de revenir au bassin via un déversoir ou une jolie cascade. Le premier compartiment filtre les matières en suspension grâce à son lit de gravier et aux végétaux macrophytes qui y sont plantés comme des roseaux ou des massettes. Le deuxième compartiment permet une filtration plus fine grâce aux végétaux consommateurs de minéraux qui s'y trouvent comme les élodées ou les myriophylles. A noter que certaines variétés sont aujourd'hui interdites dans les pays de l'UE comme l'élodée de Nuttall, le myriophylle aquatique et le myriophylle du Brésil. Reportez-vous sur l'elodea canadensis ou le myriophylle verticillé qui restent autorisés. Dans tous les cas, n'évacuez jamais vos élodées et myriophylles dans la nature mais dans un bac à compost ou en déchetterie. Les minéraux dissous qui retourneraient vers le bassin sans avoir été filtrés sont quant à eux consommés par les laitues d'eau ou les nénuphars.

De la vie dans votre bassin

Pour être encore plus enchanteur, votre bassin peut être habité de carpes ou de poissons rouges qui nagent à proximité de la surface. D'autres espèces, comme les esturgeons, restent plus volontiers au fond du bassin. Ces poissons ont besoin d'une profondeur minimale de 60 cm. Enfin, les moules d'eau douce peuvent vous aider à améliorer la filtration du bassin. Plus imposantes que leurs cousines maritimes, elles sont capables de filtrer jusqu'à 1 m³ d'eau par jour. Dernière astuce, pour ne pas que la surface de l'eau de votre bassin gèle en hiver, laissez flotter un ou plusieurs morceaux de bois non traité.