Les enfants sont exposés à de nombreux risques au quotidien. "D'après Santé publique France, c'est dans les gestes du quotidien que les enfants de moins de 5 ans sont les plus vulnérables", explique Valérie Dermit-Arnaud, chargée d'études offre habitation à la Matmut. Pour lutter contre ces statistiques, il existe heureusement de nombreuses astuces et gestes simples à adopter.

1. Cacher les prises de courant

Sans doute le dispositif de sécurité le plus connu de tous, le cache-prise limite grandement les risques d'électrocution en dissimulant les trous. Ces petits accessoires sont facilement disponibles en grande surface, sur Internet ou dans les magasins spécialisés et ne coûtent que quelques euros. Il en existe plusieurs types : certains doivent être retirés avant d'utiliser la prise, puis remis ensuite, tandis que d'autres, plus pratiques, sont équipés d'un mécanisme tournant afin d'utiliser les prises sans avoir à enlever le cache-prise.

2. Sécuriser les placards

Des amortisseurs ou des bloque-placards peuvent être installés afin d'éviter que les enfants ne se pincent ou ne se coincent les doigts dans les portes, ou encore qu'ils n'accèdent à des produits domestiques dangereux. Ils se fixent généralement aux poignées et empêchent la fermeture brutale pour les amortisseurs, ainsi que l'ouverture pure et simple pour les bloque-placards. Là encore, ces dispositifs ne coûtent que quelques euros.

3. Empêcher l'ouverture des fenêtres et des portes

Sur le même principe que pour les placards, il est conseillé d'empêcher l'ouverture des fenêtres et des portes en installant des serrures de sécurité, des entrebâilleurs et des bloqueurs de portes. Ils évitent les risques de chute ou l'accès à des zones potentiellement dangereuses pour l'enfant, comme un garage ou une cave, par exemple. Il n'est pas nécessaire de sécuriser toutes les fenêtres ou toutes les portes, mais seulement celles qui présentent un risque potentiel. A ce titre, il est conseillé de retirer tout meuble sur lequel un enfant pourrait monter et risquer de chuter ou d'accéder à une fenêtre.

4. Protéger les coins de meubles

Lorsque les jeunes enfants apprennent à marcher, les petits bobos ne sont jamais bien loin. Pour prévenir les chocs contre les coins de meubles ou de tables, il est préférable de poser des protections d'angle souples en L ou en ruban, qui absorberont les impacts. Là encore, ces articles sont généralement vendus par lots, pour des prix dépassant rarement les 10 euros.

5. Bloquer l'accès aux escaliers

Autre zone à haut risque : les escaliers. L'accès peut être bloqué soit grâce à un bloc porte si la configuration l'autorise, où alors à l'aide de barrières de sécurité installées en haut et en bas de l'escalier. Simple à installer, il faudra compter quelques dizaines d'euros. Là encore, ces barrières peuvent servir à limiter l'accès à des pièces à risque, comme une cuisine par exemple.

6. Fixer certains meubles

Si, a priori, un enfant a peu de chances de renverser l'armoire normande de Mamie, le risque n'est pas nul pour autant. Mieux vaut donc prévenir que guérir afin d'éviter toute chute d'étagère, de télévision ou d'autres meubles. C'est pourquoi il est conseillé de fixer les plus instables au mur à l'aide de pattes de fixation. Attention, les vis doivent impérativement être chevillées pour être solidement fixées.

7. Éviter les risques de glissades

Placer des tapis antidérapants, aussi bien dans la salle de bains que dans la baignoire, permet de limiter le risque de glissade. Certes, ils ne sont pas très esthétiques, mais ils réduisent considérablement le risque de chute et ont le mérite d'être très abordables. A noter que certains fabricants proposent des tapis de douche sur mesure afin de couvrir l'intégralité de la surface.

8. Sécuriser les abords des piscines

Pour les chanceux qui possèdent leur propre piscine, Valérie Dermit-Arnaud prévient : "30 % des noyades concernent les enfants de moins de 6 ans, et c'est principalement dans des piscines privées." Dès lors, interdire l'accès aux plus jeunes n'est pas une option. A noter que, depuis 2006, toutes les piscines privées à usage collectif ou individuel, enterrées ou semi-enterrées, doivent être équipées d'un dispositif de sécurité. Il existe de nombreux modèles de clôtures et d'abris de piscine, de terrasses mobiles, de volets roulants pour bloquer l'accès au bassin, ainsi que des systèmes d'alarmes à immersion qui se déclenchent lorsque quelqu'un entre dans l'eau, ou des alarmes périmétriques qui se déclenchent dès qu'une personne traverse un faisceau infrarouge.

9. Choisir des chaises adaptées

Petit enfant deviendra grand. Oui, mais en attendant, ses parents devront adopter un mobilier adapté aux bébés et aux jeunes enfants pour les protéger des chutes ou des chocs. Pour la chaise haute, par exemple, on ne lésine pas sur les moyens. Elle devra être robuste et stable, et équipée d'une ceinture et d'un harnais. A noter qu'il existe des chaises hautes évolutives, qui s'adaptent à l'âge et à la morphologie de l'enfant au fil de sa croissance.

10. Redoubler de vigilance

Toutes les protections du monde ne se substitueront jamais à la vigilance des parents. Dans la chambre, par exemple, il faut ranger les jouets qui traînent et pourraient occasionner des chutes, retirer les cordons de rideaux et de stores, ainsi que les jouets avec de petites pièces amovibles que l'enfant pourrait avaler. Dans la cuisine, il est important de placer les ustensiles tranchants hors de portée, ainsi que les récipients contenant des liquides chauds, en orientant les poignées des poêles ou casseroles vers l'intérieur de la cuisinière. A l'heure du bain, les parents ne doivent pas s'absenter et doivent rester avec leur enfant pour éviter tout risque de noyade ou de glissade, et mettre hors de portée tout produit ménager, cosmétique, ou médicament. Les points de vigilance sont nombreux, très nombreux. C'est pourquoi la Matmut a créé un site dédié. "Notre site Maison Prévention répertorie tous les dangers, pièce par pièce. Il suffit de passer sur une vignette animée, qui nous délivre ensuite des conseils. Ils peuvent paraître parfois basiques, et pourtant, on ne les applique pas forcément dans notre quotidien", conclut Séverine Milard, chargée de prévention sécurité routière et corporelle à la Matmut.