Un comité national de pilotage, "chargé de l'élaboration et du suivi du futur plan national sur les résidus de médicaments dans les eaux", vient d'être lancé par le ministère de la Santé. L'objectif ? Evaluer les risques et mettre en place, le cas échéant, des mesures de prévention. Explications.
De l'usage des médicaments à leur présence dans l'eau du robinet, il n'y a qu'un pas. En effet, l'ensemble des petites pilules ingérées par la population se retrouveraient dans les toilettes et dans les sols. Problème : il en resterait ensuite des traces dans l'eau, même épurée. Depuis lundi dernier, le ministère de la Santé et des Sports a donc mis en place un comité de pilotage destiné à plancher sur le sujet.
Comme l'expliquent conjointement la ministre de la santé, Roselyne Bachelot, et la secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Chantal Jouano, dans un communiqué :
"Antibiotiques, antidépresseurs, bêtabloquants... mais aussi médicaments à usage vétérinaire (antibiotiques, hormones, antiparasitaires) sont autant de substances qui sont rejetées dans les milieux aquatiques" (eaux de surface, eaux souterraines) et dans l'eau potable.
Or, ces déchets ne sont pas sans effets. Des diminutions importantes de la population de la faune aquatique, liées aux modifications physico-chimiques et biologiques des eaux, ont été remarquées. Des modifications dans les ratios de mâles et de femelles des espèces ont également été observées, une deuxième évolution qui pourrait être liée au rejet d'hormones (pilule).
Les répercussions sur l'être humain ne sont pas encore clairement connues. Le comité de pilotage composé, des représentants du ministère, des agences de l'eau, des agences sanitaires (Afssa, Afssaps, Afsset), des professionnels de la santé et des
industries pharmaceutiques, s'est donc fixé plusieurs objectifs : améliorer les connaissances scientifiques en matière d'impacts sur la santé, identifier les éventuelles lacunes de surveillance des milieux aquatiques et renforcer les actions de réduction à la source. Des propositions d'actions sont attendues début 2010.