Ca va chauffer sur les toits des maisons du futur ! Dans un avenir proche, la récupération des rayons du soleil devrait encore s'améliorer et la consommation énergétique des habitats se restreindre. Dans ce sens, pas moins de dix-neuf équipes d'universitaires ont travaillé à un prototype révolutionnaire de maison solaire, pour la quatrième édition internationale du "Solar decathlon", qui s'est achevée le 15 octobre dernier à Washington (Etats-Unis).

Vainqueur à 200%

Cette compétition s'est fixée six grands objectifs : elle cherche, d'abord, à sensibiliser les étudiants aux technologies de construction écologique et attirer l'attention du grand public sur la réduction de la consommation d'énergie dans le bâti. Cet évènement est aussi l'occasion de mêler les étudiants en ingénierie et en architecture, deux secteurs qui ont rarement l'occasion de travailler ensemble avant leur entrée dans la vie active. Enfin, cette manifestation internationale vise à promouvoir de nouveaux types de construction, à révéler le potentiel d'une maison à zéro énergie et à lui ouvrir de futurs marchés. Comme en 2007, c'est l'équipe de Darmstadt (Allemagne) qui est arrivée vainqueur. Après avoir sillonné les différentes maisons mises au point, le jury a noté, sur un total de 1.000 points, les performances de chacune concernant l'architecture, le confort, la commercialisation, la communication ou encore l'éclairage. Le point fort du prototype allemand ? Le déploiement de panneaux photovoltaïques sur toute sa façade. A terme, cette maison doit produire environ 200% d'énergie supplémentaire à ses besoins propres.

Une orientation "low-cost"

Loin de décourager l'équipe française, cette manifestation a accru sa volonté de décrocher le précieux sésame lors de la prochaine édition "Solar Decathlon Europe" 2010 : "L'Armadillo Box n°1 (NDLR : nom du prototype), dont le projet a été déposé le 11 septembre dernier, est à l'image des 'concept-car' de l'industrie automobile. Un module qui réunit les meilleures performances et qui peut être décliné en plusieurs versions", explique l'équipe française dans un communiqué. Une variante du prototype va d'ailleurs voir le jour à l'INES (Institut National de l'Energie Solaire), en Savoie, afin de tester sur une période plus longue différentes solutions techniques, tout en s'affranchissant des contraintes imposées à Madrid. Une dernière version, cette fois porteuse d'un message "low-cost", sera édifiée par des étudiants de l'Ecole d'architecture de Grenoble (ENSAG), en Saône et Loire. Sa particularité ? Le recours à des matériaux locaux comme le bois ou le béton de chanvre et un chauffage solaire thermique adapté aux conditions climatiques plus rigoureuses de la Bourgogne. A la clé, la mise au point d'un module relativement peu cher : à partir de 1.500 euros le mètre carré.