Un mur en bloc de textile recyclé © Charles Saade
Se servir de déchets textiles pour fabriquer une cloison isolante et insonorisante, il fallait y penser. Et c'est à Charles Saade, étudiant à LISAA qu'on doit cette idée. Une idée remplie d'ingéniosité primée dans le cadre du concours Design Zéro Déchet 2017. Zoom.
Il aura fallu quelques semaines à l'étudiant d'architecture d'intérieur et de design, Charles Saade, pour créer ce drôle de mur en textiles recyclés. Toujours à la phase de prototypage, le projet
Felto - c'est son nom - , est en passe de devenir la solution de demain pour les espaces de coworking ... Une solution architecturale qui vise à résoudre les problèmes d'isolation et d'insonorisation.
Un travail de qualité récompensé dans le cadre du concours Design Zéro Déchet 2017 (DZD) organisé par le Syctom*. Il obtient, lors de la remise des prix le 8 juin dernier, la première place.
Composition d'un bloc textile © Charles Saade
"Je suis parti du constat que chaque année il y a énormément de déchets textiles qui se retrouvent jetés et non-réutilisés. Les objectifs de Felto sont donc de contribuer efficacement au recyclage des vêtements et autres textiles afin de réduire la quantité de déchets produits", explique Charles Saade, lauréat du concours DZD.
Un bloc de feutre empilable et modulable
Le principe est simple. Le mur ou cloison est composé(e) d'un assemblage de blocs (comme des briques). Des blocs réalisés en fibre de textiles recyclés. Leurs caractéristiques techniques garantissent une isolation et une insonorisation parfaite d'un lieu.
"Un bloc représente l'équivalent de trois kilogrammes de textiles recyclés", précise l'étudiant.
Avant d'ajouter :
"Destiné aux espaces collectifs et professionnels, il s'empile facilement pour séparer et délimiter des zones." A la clé, vous pourrez ... Créer des séparations verticales autoportantes (voir sur les visuels ci-dessous), construire des espaces de réunions, des assises ou encore des supports. En somme, vous pourrez décliner ces blocs en fonction de vos envies et de vos besoins.
Un mur en textile recyclé © Charles Saade
Le processus de régénération des textiles
L'idée est de récupérer les déchets textiles auprès de centres de recyclage de vêtements et de textiles. Une fois cette première étape réalisée, il faut transformer la matière :
"En déchiquetant le textile, nous en extrayons les fibres. On parle de régénération des textiles en fibre par effilochage", décrit l'étudiant.
Après quoi, il est possible de créer un rouleau de feutre, lequel est ensuite transformé en blocs.
"La fabrication du produit ne génère aucune chute et donc pas de gaspillage de matières", ajoute Charles Saade.
Une cloison, comme un jeu de constrution
Il suffit de déposer les socles en plastique (recyclés évidemment) sur le sol (voir photo ci-dessus). D'ajouter ensuite le bloc Felto dans les tiges prévues à cet effet... et d'insérer les tourillons dans trous créés dans le bloc. Un vrai jeu d'enfant !
"C'est un peu comme un jeu de construction", glisse Charles Saade.
Un bureau enveloppé d'un mur en textile recyclé © Charles Saade
* Le concours Design Zéro Déchet 2017 est organisé par le Syctom, premier opérateur public européen du traitement des déchets. En partenariat avec la région Ile-de-France et l'Ademe Ile-de-France, il invite les étudiants et concepteurs de demain à imaginer des solutions pour valoriser les déchets et jouer la carte du recyclage à 100%. La thématique cette année :
"les déchets textiles".
Pour l'occasion, pas moins de 100 étudiants en design ont répondu présent. 57 projets ont été déposés et 13 ont été sélectionnés pour faire partie des finalistes.
1er prix : Felto
"Cloisonner l'espace à l'aide de textiles usagés", par Charles Saade, LISAA, L'Institut Supérieur des Arts Appliqués.
2e prix : Fashion Take Away
"Conjuguer le désir d'une consommation plus responsable avec le plaisir du renouvellement incessant de la mode", Elisabeth Jayot, ENSAD, École nationale supérieure des Arts Décoratifs.
3e prix : Reset
"Transformer les déchets issus des revêtements de sièges des transports en commun en assises", Pauline Caparrus et Sarah Leroy, Ecole bleue.