"L'innovation fait partie, dès le départ de notre activité, de notre code génétique", justifie Thierry Halgand, fondateur avec Marine Duvivier, architecte paysagiste, des ateliers de design paysager Paysagis (pour les jardins urbains) et Balcoon (pour les terrasses). Innovants en matière de services - ils ont développé une activité autour de prestations adaptées aux besoins de chaque chantier* - ils ont voulu également provoquer et promouvoir cette innovation dans leur jeune filière, celle du design extérieur, en organisant des laboratoires d'idées en partenariat avec des écoles. De jeunes et aspirants designers ou paysagistes sont ainsi invités à aborder concrètement leur futur métier au sein d'ateliers de recherche, qui prennent la forme d'un concours d'idées, à l'issue desquels un jury de professionnels distingue les projets les plus intéressants. "Structurer, délimiter, cloisonner, organiser... balcon, une terrasse, un jardin urbain" Après avoir ainsi fait plancher les étudiants de l'école Camondo en 2004 sur le végétal et les nouvelles voies de contenants, ceux de la promotion de 2006 de l'Institut supérieur des Arts Appliqués (LISAA), sur l'intimité des balcons et enfin en 2008, les aspirants-paysagistes de l'Ecole supérieure d'architecture des jardins (ESAJ) sur des compositions paysagères propres aux balcons, Thierry Halgand et Marine Duvivier ont refait appel aux étudiants de LISAA sur un thème reflétant les enjeux actuels de leur profession : la structuration de l'espace. "Aujourd'hui, le jardin urbain n'est plus seulement l'espace du jardinier, nous explique Thierry Halgand. Les gens utilisent de plus en plus cet espace pour gagner de la place, jouant sur la possibilité de l'aménager comme une pièce à vivre, tout en retrouvant le contact avec la nature." Et pour ce faire, il faut des outils, des idées et des services... "Le rôle de l'architecte-paysagiste dans ce contexte prend tout son sens, puisqu'il lui faut en premier lieu organiser et structurer le jardin et la terrasse en différents espaces fonctionnels." Une première rencontre avec les étudiants a permis de leur délimiter le sujet d'étude : "Structurer, délimiter, cloisonner, organiser... balcon, une terrasse, un jardin urbain". "Tous les ancrages conceptuels sont encouragés, est-il ainsi expliqué, y compris le recours à des fonctions utiles telles que le rangement, le compostage, le stockage ou plus immatérielles, telles que la création de zones d'ombre, d'intimité, la mise en scène des végétaux." Et tous les moyens sont bons pour y parvenir, "depuis l'objet industriel ou artistique jusqu'à la solution 'do-it-yourself' en passant par le petit chantier." Dans le cadre de leur enseignement pédagogique et donc encadré par leur professeur, les étudiants ont ainsi travaillé un mois et demi sur leur projet. Lors d'un accrochage à l'école, le 27 janvier dernier, les membres du jury, représentants de la filière (designers, paysagistes, journalistes spécialisés et bien sûr, membres de l'école), ont distingués parmi seize projets, trois lauréats et un coup de cœur.

Modularité, interaction et couleurs

Les étudiants récompensés n'ont pas manqué d'imagination : les pare-vues et paravents Flex, Brind'Airb et Recoin jouent sur la modularité, l'interaction ou encore les couleurs, offrant outre le fonctionnel, un côté ludique à leur réalisation ; les tomettes sur plots Hexa, s'amusent quant à elle à composer l'espace grâce à des dessins au sol... Chacun a su se jouer de la problématique imposée pour livrer des solutions innovantes, dont certaines verront peut-être le jour. Et rendez-vous est pris dans deux ou trois ans pour un prochain concours d'idées sur une autre thématique - la lumière, l'eau ? Rien n'est encore décidé, nous dit-on chez Paysagis et Balcoon - et ainsi découvrir de nouveaux talents et... susciter l'innovation ! Pour découvrir les projets lauréats, cliquez sur suivant.