Depuis près de 20 ans, des visiteurs venus du monde entier arpentent chaque année, pendant 5 mois, les allées du parc de Chaumont-sur-Loire (41) à la découverte de ses jardins. Le thème "Corps et âme" de l'édition 2010 est riche en créations. Un arbre à prière ou encore une cabane flottante aux cheveux d'anges surprendront les petits comme les grands avant leur arrivée dans le dernier jardin proposé dans l'itinéraire de la balade : "Au creux de la main". Là, après avoir passé un mur de bambous à la fois longue vue et nid de biodiversité, les promeneurs tomberont sous le charme d'une clairière poétique dotée d'un parquet incliné, donnant sur une mare ponctuée d'énormes boules. Ce qu'ils ne soupçonneront pas toujours, ce sont les astuces et les efforts déployés par les trois concepteurs du jardin. Fière de dévoiler une nouvelle facette de Chaumont, cette équipe se propose de raconter, par la voix de sa paysagiste, Fanny Cassat, les principales étapes d'un chantier riche en astuces et en découvertes.

Un terrain en pente

Lorsque la main récupère un trésor comme un peu d'eau, elle se creuse. C'est cette pente que Fanny Cassat et ses compères Juliette Berny et Renaud Le Creff ont souhaité recréer sur la parcelle de 180 m² qui leur a été attribuée : "A l'origine, le terrain était plat. Impossible à effectuer manuellement, l'inclinaison a été réalisée à l'aide d'une pelleteuse sur chevilles". Cette première étape achevée, l'équipe s'est retrouvée confrontée à plusieurs problématiques : d'une part, le sol extrêmement argileux rendait difficile les fixations des piquets et du coffrage. D'autre part, une réserve d'eau naturelle s'était créée en bas de la pente, coupant court à tous travaux. Pour remédier à ces aléas, l'équipe a fait preuve d'astuces : "Nous avons eu recours à une tarière électrique pour permettre aux piquets d'être maintenus, notamment autour de la pente. Quand l'utilisation de clous profonds ou de machines pour les planter ne suffisait pas, du béton a été coulé. C'est le cas des fixations des boules en bois. Quant à l'eau de la mare, elle a finalement été évacuée grâce à un système simple, mais ingénieux, de drain relié à une pompe.", explique la jeune femme. Une décoration sur-mesure   Sobre et épuré, le jardin "Au creux de la main" a pour principaux éléments de décoration des boules de différentes envergures. Réalisées pour l'occasion, elles ont été créées avec deux types de matériaux différents : "Les boules placées dans l'eau sont en fer. Elles ont été montées à partir de tiges de 6 mètres de long, redécoupées en plus petites lames. En tout, 4 tiges ont été arrondies à la main avant d'être soudées. Une cinquième a été enroulée tout autour pour renforcer le cercle. Le tout a ensuite été recouvert de géotextile pour accueillir l'helxine", précise Fanny Cassat. Les boules en bois sont, quant à elles, composées de disques en époxy réalisées dans du bois aggloméré : "Elles ont été percées puis assemblées comme des perles avant d'être rabotées. Pour tenir sur la pente, elles ont ensuite été fixées à l'aide de tiges en fer", ajoute-t-elle. Résultat : une véritable petite clairière minérale accueillante et ressourçante à découvrir jusqu'au 17 octobre, comme un trésor offert, au creux de la main...